Algérie

Le journaliste Hamid Yacine inculpé pour violation du secret de l'instruction



Une décision jugée incompréhensible par le journaliste. Convoqué à deux reprises, le 15 avril 2010 puis le 20 février 2011, en tant que témoin, Hamid Yacine a été entendu hier matin par le juge d’instruction de la 1re chambre du tribunal de Bab El Oued, qui lui a notifié son inculpation pour «divulgation du secret de l’instruction». Une décision qui vient suite à un article publié par El Khabar, le 16 mars 2010, dans lequel le journaliste, citant des «sources proches du parquet», écrit que l’ancien colonel Chouaïb Oultache, l’assassin présumé de Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, a évoqué devant le juge d’instruction la légitime défense dans l’assassinat du DGSN. Ce dernier, selon toujours Oultache cité par le journaliste, l’aurait menacé avec un coupe-papier métallique, le poussant à faire usage de son arme. Une information pour laquelle le juge d’instruction en charge du dossier a convoqué une première fois Hamid Yacine, en tant que témoin, puis une seconde fois, avant de déclarer le non-lieu. Néanmoins, le parquet n’est pas de cet avis. Le dossier arrive à la chambre d’accusation qui demande au juge d’instruction un complément d’enquête. Le journaliste est alors convoqué une troisième fois pour être inculpé sur la base de l’article 301 du code pénal relatif à la violation du secret professionnel et du secret de l’instruction. Or, le journaliste n’est nullement concerné par cet article étant donné qu’il n’est pas partie dans le dossier de l’instruction et, de ce fait, ne peut être au courant de son contenu. Citer ses sources serait trahir celles-ci et couper les journalistes de leurs sources d’information. «Je persiste à affirmer que je ne suis pas tenu de garder au secret les informations sur le dossier du fait que je ne suis ni avocat, ni juge, ni procureur, seuls concernés par la violation du secret de l’instruction. Au lieu de poursuivre le journaliste, le juge devrait enquêter plutôt sur les raisons qui ont poussé Oultache à tuer son directeur général, feu Ali Tounsi, dans son bureau», déclare Hamid Yacine.


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