Algérie

«Le journalisme m'a éloigné de l'écriture romanesque»





- Rabah Fillali reprend donc l’écriture romanesque des années après Cirta, imraatoun faouka al aâda  «Cirta, une femme hors du commun»…
Oui. L’écriture de Cirta, imraatoun faouka al aâda «Cirta, une femme hors du commun» remonte à la moitié des années 1980. Dans ce roman, je suis revenu sur l’itinéraire de ma mère, moudjahida au Nord constantinois. L’expérience de ma mère symbolise celle de milliers de mères algériennes au cours de la révolution. Le défi médiatique est quotidien. Le calvaire pour chaque journaliste est de trouver le temps d’écrire et de créer. L’écriture littéraire est bien sûr différente de l’écriture journalistique. Le journalisme est une course contre le temps en permanence…
- Et le journalisme vous a laissé peu de temps !
J’ai collaboré déjà avec cinq chaînes satellitaires arabes, j’ai couvert cinq guerres et j’ai travaillé dans vingt-huit pays. J’ai fait des reportages en Irak, l’Afghanistan, la Tchétchénie et en Somalie. C’est un choix professionnel. J’aime bien assurer des couvertures médiatiques dans les endroits chauds de la planète. Cela m’a éloigné de l’écriture romanesque certes, mais j’ai appris beaucoup de choses et j’ai beaucoup de sensations. Tout cela va nourrir mes futurs travaux d’écriture. Depuis 2007, j’ai décidé de rester à Washington pour me concentrer sur l’écriture littéraire. Si je n’avais pas fait ce choix, le roman Rassassatoun wahida takfi «Une seule balle suffit» n’aurait pas paru.
- Rassassatoun wahida takfi porte un titre qui choque un peu. Un roman sur la presse '
Oui. C’est mon histoire, la vôtre et celle de tous les journalistes algériens qui ont vécu l’enfer des années 1990 en Algérie. C’est l’hôtel El Manar (logements sécuritaires) avec toutes ses déceptions, un retour sur les enterrements en série de l’époque et une rencontre avec ceux qui ont voulu semer la mort sur cette terre si généreuse. Je travaille actuellement sur un autre livre, Rassailoun ilayki «lettres à toi». Il s’agit d’une histoire d’amour entre un homme et une femme qui sont séparés géographiquement. Ils restent connectés sur Internet, notamment sur Facebook. Peut-on alors parler de l’amour électronique ' Il y a donc une nouvelle forme de communication humaine. J’ai un autre roman en chantier, El houbou moumkinoun ghadan «l’amour sera possible demain» qui revient sur le dialogue des civilisations et sur la tolérance. Il raconte l’histoire d’un correspondant de guerre musulman à Tora Bora qui rencontre  une journaliste américaine chrétienne. Une relation d’amour naît. Ils tentent alors de réduire l’écart des divergences culturelles entre eux. Ils se rendent compte que malgré les différences, le mariage est possible autant que la vie commune.                  


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