A quoi joue le Maroc ? Il est à se demander à quoi joue le Maroc vis-à-vis de l’Algérie quand il lâche ses plumes de service pour répandre de fausses informations sur son voisin... Dans un article publié hier par le journal l’Opinion sous le titre «Trafic d’armes via l’Algérie: Sécurisation des zones frontalières», il est écrit que le Maroc a envoyé en renfort «3.000 éléments des Forces armées royales (FAR) et 600 autres des Forces auxiliaires le long des frontières sud avec l’Algérie», venus s’ajouter aux troupes qui s’y trouvent déjà. Le journal ajoute que «celles-ci étaient en nombre insuffisant pour parer à la nouvelle menace: le trafic d’armes via ces frontières qui, géographie oblige, ressemblent à une passoire». Si ce n’est pas carrément une provocation à peine déguisée, c’est que les dirigeants marocains doivent se sentir pousser des ailes pour proférer de telles insinuations. Devant l’étendue du phénomène terroriste et son corollaire le trafic d’armes, il est aujourd’hui clairement établi -et les faits sont d’ailleurs là pour le prouver- qu’aucun pays au monde, aussi puissant soit-il, n’est en mesure de maîtriser à lui tout seul ces nouveaux phénomènes de violences qui se généralisent partout. Les USA en savent quelque chose, eux qui possèdent les plus grands centres d’analyses et de recherches. Alors pourquoi chercher des poux là où il n’y a pas? La région dont parle le journaliste zélé s’étend sur des milliers de kilomètres et aucune technologie militaire n’y pourra faire grand-chose. Plus loin, ce journal marocain, qui a pris ses dernières années la fâcheuse habitude d’accuser l’Algérie de tous les maux accablant le royaume chérifien -pour plaire certainement à ses maîtres du Palais royal-, pousse loin son outrecuidance en affirmant péremptoirement que, «depuis quelque temps, un certain nombre d’affaires portant sur l’usage d’armes à feu ont permis de mettre à jour un trafic d’armes transitant via les frontières avec l’Algérie(...) Les voisins algériens, bien que tout aussi concernés, n’ont rien fait de similaire. En fait, ces zones étaient déjà réputées par l’importance des activités de contrebande qui s’y déroulent. Le fait nouveau, c’est l’exploitation des filières existantes par les trafiquants d’armes. Il est d’ailleurs à rappeler que des éléments des forces auxiliaires, dans la région de Tata, ont été sanctionnés faute d’avoir rendu compte d’une importante opération de trafic de chameaux. Si la contrebande classique n’est pas surveillée, ce sont aussi des armes qui se mettront à passer au nez et à la barbe des forces de sécurité». En suivant la logique des services de sécurité de Sa Majesté qui ont piloté en sous main cet article, l’Algérie aurait fermé les yeux sur ce trafic d’armes rien que pour créer des problèmes au Maroc. C’est facile à dire et plus simple à deviner. Etrange analyse où l’élémentaire le dispute à l’absurde. Au lieu de reconnaître leur énorme inefficacité criarde, les autorités chérifiennes feront bien, à l’avenir, de garder de pointer du doigt un pays qui est déjà confronté depuis une quinzaine d’années à un terrorisme aveugle qui n’épargne personne. La lutte implacable que ne cessent de mener contre les groupes terroristes les différents services de sécurité algériens, avec ses tares et ses faiblesses, est là pour témoigner de la volonté de l’Algérie à anéantir définitivement ce dangereux phénomène qui vient encore une fois de frapper tout récemment et de plein fouet en Kabylie et au centre de la capitale. Les pays de la région du Maghreb doivent au contraire chercher à unir leurs efforts et à coopérer pleinement pour barrer la route à cette nébuleuse islamiste qui cherche à déstabiliser la région tout entière. Pourtant, c’est le journal marocain qui l’affirme en écrivant que la grande crainte est de voir les «réseaux terroristes liés à Al-Qaïda, le GSPC algérien en l’occurrence qui a prêté allégeance à Oussama Ben Laden, profiter de cette faille pour tenter de semer l’effroi au Maroc. Il serait question, chez les stratèges d’Al-Qaïda de faire de la région partant du sud de l’Algérie jusqu’au nord du Mali un refuge et un repère pour s’attaquer à des cibles aussi bien dans la région même qu’en Europe (...) Il est à souhaiter que les Algériens prennent conscience de leurs responsabilités et coopèrent avec les Marocains pour lutter contre la menace terroriste qui pèse de la même manière sur tous». L’heure est aujourd’hui à la compréhension et à la recherche d’une meilleure efficacité intra-maghrébine afin de stopper l’élan d’Al-Qaïda. Le temps où le royaume chélifien s’extasiait sur l’expérience du FIS en Algérie est révolu: ce grave manquement de Hassan II a été définitivement oublié.
Posté Le : 08/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com