Vahid Halilhodzic n'a pas mâché ses mots lors de sa conférence de presse après la défaite des Verts face au Togo, s'en prenant ouvertement aux journalistes algériens coupables, à ses yeux, «d'avoir trop gonflé des joueurs à peine moyens. d'avoir mis la pression sur eux et d'avoir fait croire aux Algériens que leur équipe nationale était capable de remporter la CAN». Il a ici répété les propos de son prédécesseur, Rabah Saâdane, qui disait toujours qu'il ne fallait pas faire une montagne de joueurs qui ont énormément à apprendre.
Toujours est-il que si Halilhodzic a, certainement, dit là une vérité, il ne doit pas s'en servir pour camoufler ses erreurs. Quoi qu'on dise de lui, sa part de responsabilité dans l'échec est énorme car pour ceux qui ont tendance à la négliger, il faut qu'on sache que nous avons affaire là à un coach national qui a obtenu des moyens qu'aucun de ses prédécesseurs n'a eus. Des moyens colossaux dignes d'une grande sélection européenne.
Ceci pour dire que l'Etat a été présent pour soutenir les Verts même si le président de la FAF indique que dans une large part ce sont les sponsors qui font marcher cette équipe nationale. Il faut être réaliste : tout sponsor intervient parce que des dispositions financières l'invitent à le faire notamment celle qui consiste à déduire de ses déclarations fiscales ce genre d'aide. Si ce n'est pas là une aide indirecte de l'Etat on se demande ce que cela peut être. Et puis on a du mal à croire que dans les 100 000 euros versés mensuellement à Halilhodzic, cet Etat-là n'est pas partie prenante.
La vérité de Belloumi
Maintenant il s'agit de bien analyser les propos du Bosnien concernant les journalistes dont on sait qu'il ne porte pas certains d'entre eux dans son c'ur.
Cette propension à encenser le joueur n'est pas nouvelle dans notre presse et même dans celle d'ailleurs. Prenez la France qui dispose d'un championnat moyen comparativement à celui de l'Espagne, de l'Angleterre, de l'Italie ou de l'Allemagne. Dans ce pays a atterri un des plus grands joueurs de la planète, à savoir Ibrahimovic. Il faut voir, alors, ce qui est fait autour de ce dernier. Il ne se passe pas un jour où on ne parle pas de lui. Il existe des journalistes spécialement affectés au rôle de le suivre là où il va et à rapporter ce qu'il fait.
Tout cela répond à une logique commerciale. Ibrahimovic fait vendre, alors on en parle et en termes élogieux. Le problème chez nous c'est que nous n'avons pas de joueur de la trempe du Suédois. Tant au niveau local qu'à celui de l'étranger c'est à peine si nous avons des joueurs moyens. Même Feghouli que nos journalistes veulent à tout prix élever au rang de star est un joueur moyen.
Lakhdar Belloumi a bien résumé le sujet. «Adebayor ' Ça c'est un grand joueur pas les nôtres», a expliqué l'ancien meneur de jeu de l'équipe nationale, indiquant que le Togolais n'a eu besoin que d'une demi-occasion pour la transformer en but alors que les joueurs algériens ont passé leur temps à dominer sans trouver la faille.
Cela fait longtemps que nous disons que ce n'est pas parce qu'ils évoluent dans des clubs européens que nos joueurs sont des sportifs hors normes.
Malheureusement ces joueurs-là bénéficient d'un traitement de stars par les médias algériens. Ils en arrivent alors à se prendre au jeu et à croire qu'ils sont vraiment de grandes vedettes. Au final, le public tombe dans le panneau et pense que ces joueurs-là sont capables d'amener notre équipe nationale à remporter la Coupe du monde.
Pour ce qui est des joueurs du championnat local, leur aura défie les normes établies. Voila des éléments, dont la plupart n'est même pas capable de faire un amorti convenablement ou un contrôle orienté correctement, qui ont, quotidiennement, droit à des commentaires complètement déconnectés de la réalité. On les a tellement portés aux nues qu'on en a fait des joueurs hors de prix alors qu'ils ne méritent pas le dixième de ce qu'ils touchent comme paie.
Slimani ne vaut pas Womé
La vérité elle est là. Celle qui consiste à dire que le football algérien souffre d'un manque de politique de formation qui amènerait nos joueurs à avoir de solides bases tactiques et techniques une fois devenus seniors. Nous n'inventons rien. Où sont nos équipes nationales des jeunes catégories et quels ont été leurs résultats' Que faisons-nous pour préparer l'avenir prometteur auquel le football algérien a droit eu égard aux moyens dégagés en sa faveur '
L'entraîneur national a sa part de responsabilité dans ce que fait l'équipe nationale mais lui a-t-on donné le ciment et les briques adéquates pour qu'il érige un mur solide pour des années ' Quand Slimani s'est présenté seul face au gardien togolais nous étions sûrs qu'il allait rater ce but tout fait.
Quand Womé s'est présenté seul face au gardien algérien nous étions sûrs qu'il allait marquer. Entre les deux il y a une différence. Womé joue au Togo où il s'est donné la peine de souffrir pour apprendre à bien jouer alors que Slimani se contente de vivre sur ses acquis au Chabab de Belouizdad. Le Togolais a 22 ans alors que l'Algérien en a 25. Vous voyez où se situe le problème '
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Posté Le : 28/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A A
Source : www.letempsdz.com