Algérie

Le joint revient entre 100 et 200 da



Le joint revient entre 100 et 200 da
Une bouffée qui coûte cher
Le phénomène a pris des proportions inquiétantes tant les quantités de drogue saisies sont de plus en plus importantes.
Les importantes saisies de cannabis, opérées depuis le début de l'année en cours au niveau de la région Ouest du pays, démontrent l'efficacité du dispositif sécuritaire mis en place pour lutter contre ce fléau, puisque toutes les tentatives des narcotrafiquants ont été mises en échec, s'est-on félicité auprès de la Gendarmerie nationale.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes et reflètent l'étendue de ce phénomène qui a pris des proportions inquiétantes tant les quantités de drogue saisies sont de plus en plus importantes.
En effet, les données du 2e Groupement régional de la Gendarmerie nationale (Grgn-Oran) montrent que le volume du trafic de cannabis à travers la frontière Ouest a augmenté de sept fois durant les quatre premiers mois de l'année 2012 par rapport à la même période de 2011. Les mêmes chiffres indiquent que les quantités de cannabis saisies dans la région durant cette courte période de 2012 équivalent aux saisies globales de l'année 2010 effectuées sur tout le territoire national. De plus, le commandement du 2e Grgn a traité, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, plus de 160 affaires de trafic de drogue permettant la saisie d'environ 23 tonnes de cannabis et l'arrestation de près de 250 personnes, contre une tonne à la même période de l'année dernière.
En dépit des revers subis dernièrement, à différents endroits de la bande frontalière Ouest, les réseaux de trafiquants s'acharnent à multiplier les tentatives d'introduire cette drogue, même si les pertes infligées sont très lourdes.
Tous les corps sécuritaires sont à pied d'oeuvre pour endiguer ces vagues successives d'introduction du kif traité via les frontières occidentales du pays. Les coups de filet se multiplient.
Ainsi, pour la seule période allant du 26 au 31 mai dernier, ce sont quelque 113 quintaux de résine de cannabis qui ont été saisis au cours de quatre opérations, soit trois dans la wilaya de Tlemcen (83 quintaux) et la quatrième, survenue à Naâma, le 30 mai écoulé.
Quelques jours auparavant, les unités des gardes-frontières en collaboration avec la section de sécurité et d'intervention (SSI) ont saisi quelque 87 quintaux de cannabis à proximité de la ville frontalière de Maghnia.
La liste des coups de filet réussis, aussi bien par les éléments des Gardes-frontières, de la Gendarmerie nationale, des services des Douanes, de la sûreté et des autres corps est bien longue. Les grosses prises se multiplient ces dernières semaines, notamment au niveau des zones frontalières de Tlemcen et Naâma. L'ampleur actuelle de ce phénomène renseigne sur un éventuel changement de tactique des narcotrafiquants. De quelques dizaines de kilogrammes que l'on tentait d'introduire clandestinement à dos d'âne ou soigneusement dissimulées dans des caches aménagées à l'intérieur des véhicules, ces quantités sont passées aujourd'hui à des quintaux de cette marchandise prohibée. Par ailleurs, la situation prévalant au Sahel et la surveillance accrue des frontières du sud du pays ont contraint les narcotrafiquants, habitués aux pistes sahariennes, à revoir leurs itinéraires, «privilégiant» les routes «traditionnelles» du kif, comme les routes sinueuses et isolées de Maghnia.
Incontestablement, la lutte contre ce fléau est implacable et sans répit, même si les réseaux de trafiquants redoublent d'ingéniosité pour parvenir à leurs objectifs, même, si en fin de compte ils se heurtent inexorablement à la vigilance des forces de sécurité leur imposant un véritable étau.
Conscients de ces enjeux, les services de la Gendarmerie nationale et d'autres corps de sécurité s'attellent continuellement à mettre à jour et à actualiser leurs moyens et leurs méthodes de lutte contre ce fléau.
Pour ce faire, une attention particulière est accordée à l'évolution du phénomène. Le travail de renseignement est privilégié alors que la surveillance de la bande frontalière est devenue plus accrue, souligne-t-on.
Selon les spécialistes et les études faites sur le fléau, les réseaux actifs des narcotrafiquants se basent sur des systèmes et plans «adaptables» à chaque situation et lorsque le besoin s'en fait sentir.
Ces études renseignent sur tout le cheminement du cannabis au territoire national à travers la frontière, partant du fournisseur, du passeur, du transporteur et convoyeur jusqu'au client, propriétaire de la marchandise, au dealer et au petit revendeur de quartier.
D'autre part, les réseaux de trafiquants adoptent une configuration pyramidale qui fait que les membres ne se connaissent pas entre eux. Chacun connait seulement un ou deux membres de la chaîne avec lesquels il a un lien direct, ont expliqué à l'APS des sources bien informées.
Enfin, le trafic de kif génère des revenus incommensurables. Selon les connaisseurs, un kilogramme de cannabis acquis chez le fournisseur revient à 40.000 dinars. Sa valeur augmente au fur et à mesure que l'on a affaire aux autres intermédiaires pour atteindre quelque 120.000 dinars à la vente au détail, alors que le «joint» revient entre 100 et 200 dinars.
Ce sont les gains colossaux que génère le trafic qui expliquent l'obstination des trafiquants à poursuivre leurs activités en dépit de tous les dangers et de tous les risques.




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