Le jihad à l'européenne

Le sanctuaire européen se renforce en « jihadistes » dont le nombre est en augmentation, selon le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, qui cite le chiffre de 3 000 (par rapport à 2000, en juillet). La légion européenne de Daech provient pour la plupart de France, de Grande-Bretagne, d'Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Suède et du Danemark, « quelques-uns » d'Espagne, d'Italie, d'Irlande et « même » d'Autriche. Selon lui, entre 20% à 30% de ces ressortissants ou résidents européens sont rentrés chez eux. « Le défi pour chaque Etat membre est d'évaluer chacun d'entre eux, d'évaluer leur dangerosité et d'apporter la meilleure réponse », a-t-il souligné. Le retour de flamme est perceptible dans les pays pourvoyeurs. En Turquie, plus de 1.000 combattants étrangers de 75 pays ont été repérés et expulsés. En Suisse, 3 Irakiens se réclamant de l'EI ont été arrêtés. L'Australie annonce, le 18 septembre, avoir arrêté 15 personnes. L'Espagne, qui a démantelé plusieurs réseaux de recrutement, a procédé, le 4 août, à l'arrestation de deux candidates au jihad, dont une mineure. En Belgique, la justice ordonne le 13 juin de juger 46 membres de Sharia Belgium (dont huit seulement sont sur le territoire). En France, trois présumés djihadistes français dont la s?ur de Mohamed Merah, de retour de Syrie via la Turquie, sont rentrés mardi en France sans être inquiétés. Attendus à Paris, ils sont descendus à l'aéroport de Marseille, après « l'initiative malencontreuse d'Ankara de leur faire changer d'avion. « Tous les jours, des individus suspectés d'être dans ces filières jihadistes, sont arrêtés, mis en garde à vue, judiciarisés », a affirmé le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian.