Algérie

Le jeûneur n'en peut plus



Le jeûneur n'en peut plus
De multiples facteurs ont fait que le Ramadhan soit devenu une lassitude abrutissante pour bon nombre de citoyens.A une semaine de la fin de Sidna Ramadhan, mois sacré de jeûne, le citoyen n'en peut plus. Au jeûne, plutôt pénible par ces chaleurs qui ont été caniculaires les premiers jours, sont venus s'ajouter d'autres facteurs qui ont usé jusqu'à l'échine le pauvre jeûneur.Les «déboires» vécus sont multiples. On peut citer d'emblée le manque évident de sommeil. Les gens veillent en effet souvent jusqu'à l'aube, heure du «shour», pour se remettre de nouveau à table et s'emplir la panse des restes de mets du f'tour et s'endormir le ventre plein. Résultat: un mauvais sommeil troublé par une digestion difficile par manque d'activité physique pendant ce laps de temps de sommeil.Le manque de consommation de café pour certains, ils sont nombreux à en souffrir, joue également en défaveur d'une mine en forme ou du moins paisible le matin et les heures qui suivent. En témoignent les nombreux incidents, parfois graves, qui émaillent nos cités «dortoirs», nos avenues et boulevards où il ne se passe pas un jour sans «debza» ou vives altercations qui s'enveniment souvent pour des pacotilles qu'il serait honteux de décrire tant elles sont anodines.Après l'euphorie des premiers jours de jeûne, le citoyen ne pense qu'à la fin de cette période et n'arrête pas de compter, et recompter, le nombre de jours qui restent pour arriver enfin....à la rupture, (c'est le cas de le dire) qu'est l'Aïd El Fitr. La question qui revient souvent dans les conversations «Combien de jours avons-nous déjà jeûné'» cache mal l'envie de demander combien reste-t-il de jours de jeûne'La fatigue, le harassement et dans ce cas précis la lassitude des gens qui semblent désertés par la «foi», se répercutent négativement sur leur «look». Ils sont très souvent mal rasés, malgré la mode «in» qui le permet, ils traînent tous les pieds en marchant, ils sont susceptibles à outrance, ils sont irritables à souhait pour une simple peccadille, ils sont moins courtois devant la gent féminine, pour céder une place assise dans les transports publics, ou s'effacer devant une dame dans une chaîne devant un distributeur de lait par exemple...Enfin, ce pauvre lambda aura perdu tous ses repères. Il est devenu hagard et abruti par cette privation de manger ou de boire...et de dormir suffisamment.Existe-t-il des chiffres officiels d'enquête pour évaluer les pertes occasionnées à l'économie nationale durant cette période d'abandon' Celle-ci continue à être entretenue par des slogans triomphalistes accompagnés de bilans invérifiables que l'ont projette à une population qui y croit malgré tout.Si l'on exclut les soirées artistiques qui ont toujours animé cette période de piété et d'abstinence, ou également les soirées familiales devant un programme télévisé insipide et médiocre, on constate que les gens ne sont devenus que de simples «tubes digestifs» à la recherche de chargements sélectifs en attendant le grand «lifting» qui sera impératif après l'Aïd pour beaucoup qui n'ont guère fait attention à leur hygiène alimentaire pendant ces longs jours d'abstinence.Après l'heure du f'tour, c'est la ruée vers le centre-ville. Le transport public étant très satisfaisant, avec notamment le métro et le tramway qui mènent tous deux aux confins de la capitale jusqu'à une heure tardive, favorise les déplacements des familles qui s'égrènent en grand nombre à travers la ville. Cette constatation se vérifie en ces derniers jours dédiés aux achats de vêtements neufs à nos petits gaillards qui attendent fébrilement le jour de l'Aïd pour exhiber leurs plus beaux atours vestimentaires. Parmi ces garnements, les plus futés montent déjà des plans pour sélectionner les familles auxquelles ils iront rendre visite le jour de l'Aïd, espérant secrètement ramasser le plus de pièces possible lors des visites qu'ils vont effectuer auprès de ces parents et amis de la famille.


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