Algérie

Le jeune revendeur profite encore des beaux jours : Noureddine, la saga d'un été studieux



Cigarettes, chips, gaufrettes et biscuits secs. Voilà ce que propose la petit Noureddine Cheli sur la plage de Sidi Fredj. C’est une table pliable bien garnie et une marchandise bien alignée. Assis sur une chaise pliante et abrité du soleil par un parasol, Noureddine attend les clients. La chaleur et l’humidité sont telles ces jours-ci que le plus casanier des citoyens est sorti prendre un bol d’air frais en bord de mer. Il n’a que 14 ans, mais il connaît déjà tous les rouages de son petit «commerce». «Les enfants aiment les chips et les gâteaux et les adultes achètent les cigarettes» dit-t-il. Il détient le ‘’monopole’’, sur cette plage, puisqu’il n’y a pas d’autres personnes qui proposent la même prestation. Chaque produit est vendu dix dinars de plus que le prix affiché dans les magasins du centre ville. C’est un gain appréciable, reconnaît-il. Il lui arrive d’écouler toute sa marchandise comme il lui arrive de ne vendre que la moitié de ce qu’il achète dans le gros. Ce petit commerçant en herbe est motivé par l’argent de poche qu’il amasse durant la saison estivale. Il lui sert à acheter les fournitures scolaires et des vêtements pour cette rentrée scolaire. «J’aime bien m’habiller comme mes petits camarades de classe», confie-t-il. Depuis qu’il a découvert ce «métier», chaque été, il est là, au même endroit avec la même table et le même parasol. Il raconte que son père est simple chauffeur à l’APC et sa mère est femme au foyer. Le salaire de son père est vite dépensé dans les produits de première nécessité. «Donc, il est de mon devoir d’aider ma famille», lance-t-il avec fierté. Du haut de ses 14 ans, Noureddine réfléchi comme un adulte. «Chaque centime est destiné à quelque chose» prévoit-il et ce au moment où les jeunes et moins jeunes profitent des derniers jours de l’été avant d’épuiser les jours de congé ou de vacances scolaires. Pendant qu’ils se dorent au soleil ou nagent en profitant des délices de la mer, lui, travaille. La détente, c’est pour après. C’est une fois que le dernier estivant parti, qu’il pique une tête, question de se «détendre» après une journée de travail bien remplie. D’ailleurs, le soleil a déjà imprimé sur ses frêles épaules les ultras violet en rosissant sa peau. Le soir, il empaquette les paquets de cigarettes et de biscuits. Un ami d’enfance le raccompagne chez lui à Staouéli avec sa marchandise à bord d’un tricycle. Il compte tenir ce rythme jusqu’au premier jour avant la disparition du beau temps. Le week-end est une aubaine pour Noureddine. «C’est le plein régime», dit t-il. Il lui arrive de travailler de 8 heures du matin au coucher du soleil. «La recette est importante, Dieu soit loué », fait-t-il remarquer. Donc Noureddine profite au maximum avec les estivants pour gagner un peu plus d’argent. Ce pécule gagné durement lui permettra d’affronter les frais scolaires. Un soulagement pour les parents, une fierté pour Noureddine. Lui qui assure sa propre rentrée d’argent au lieu de dépendre de son père pour toutes les dépenses à engager dans le nécessaire de l’école et autre. Noureddine n’est pas le seul à être sur le marché de travail assez tôt pendant que d’autres jeunes du même âge passent des vacances et font une rentrée à l’école en pleine forme.


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