La vie est simple
mais les têtes vides des mandarins la rendent satanique et dure. Ils ne définissent
jamais leurs mots dans un discours. Ils sont confus et ne comprennent pas le
sujet qu'ils exposent. Souvent, ils utilisent une vérité exceptionnelle d'une
manière trop lâche au point qu'elle perd son sens et se transforme en mensonge
politique réel. Le mensonge politique qui fait exploser le ballon de haine dans
la rue.
Pour éviter la
confusion revenons aux définitions. Les définitions clarifient le discours. Je
définis les mots et les expressions qui véhiculent les idées dans ce texte. Le
mot macaque vient du portugais macaco, qui signifie « singe ». Le mot DDDD
n'est ni un produit chimique explosif ni une expression appartenant au
mouvement culturel hip-hop, des ghettos où les chanteurs de Rap cadencent à
longueur de journée l'air engagé « Demerr Dabez Defeg Degdeg (Pousses,
bagarres, déverses et casses avec violence) » mais autre chose. EDEM Akoursi
signifie tout simplement «prend le fauteuil » en Amazigh. NADEEM Al Koursi veut
dire « les drogués du fauteuil » en arabe. En lisant ce texte, je vous conseille
de ne pas oublier cette phrase « le Jeune n'est pas un sandwich politique dans
la suite des atrocités inutiles accélérée par la concorde des EDEM Akoursi et
des NADEEM Al Koursi».
L'interprétation des comportements des
masses, mène des éducateurs à la théorie du centième macaque. Cette théorie est
née au Japon. Son concept se définit comme suit « C'est un phénomène par lequel
un apprentissage d'un comportement se généralise depuis un petit groupe de
singes à toute la population de singes, une fois qu'un nombre critique d'entre
eux aurait été atteint ». Cette théorie est conditionnée par un optimum appelé
« le nombre critique atteint ». Une fois cet optimum obtenu, le comportement se
propage et se généralise.
Ce comportement peut être un état de bonne
conduite ou une condition de citoyen exemplaire chez nous ou chez nos voisins.
Un comportement de citoyen lucide et conscient de ses actes. Il peut être aussi
une vogue employée par des citoyens mécontents. Des citoyens qui dénoncent par
la voix des rues la corruption, la gabegie, le gaspillage, le favoritisme
régional, le banditisme et le «maquereau-job» politique des économistes moitié
algériens et moitié américains ou autres choses. Un ambassadeur de la décennie
noire nomme ce comportement un chahut de gamins, le « dégagé tunisien» le
qualifie de bruit de voyous cagoulés.
La recherche axée sur les comportements des
masses a débuté au Japon, sur l'ile de Koshima. Des chercheurs biologistes
alimentaient des macaques de patates douces en les jetant sur le sable. Les
résultats de cette recherche montrent que ces créatures aimaient le goût des
patates douces, mais trouvaient la saleté qui couvrait les patates très
désagréables à avaler. Une femelle âgée de 18 mois, appelée Imo, pensait
qu'elle pouvait résoudre le problème du goût désagréable en lavant les patates
dans un cours d'eau.
Elle enseigna
cette astuce à sa mère. Les camarades de jeu de la petite Imo apprirent très
vite ce savoir-faire et l'enseignèrent à leurs mères. En peu de temps, les
singes adultes qui imitèrent leurs enfants montèrent une nette amélioration de
leur vie sociale.
Le reste des singes adultes qui n'ont pas
pris au sérieux la nouvelle technique résistaient au changement. Ces derniers,
menèrent une vie très difficile avec leurs patates douces couvertes de saleté
amère. Cette étude nous enseigne les points suivants
- L'âge et
l'identité sont très importants dans l'étude des comportements des masses. (Imo
est japonaise et a 18 mois).
- Les idées
peuvent circuler dans un sens ascendant des plus jeunes aux plus vieux (les
petits l'enseignèrent à leurs mères).
- Les idées se
transmettent très facilement et très vite dans un groupe d'individus de même
âge, mouvement horizontal (Les camarades de jeu apprirent très vite)
- Le maitre peut
être plus jeune que son élève. (les singes adultes qui imitèrent leurs enfants)
- On ne peut pas
changer toutes les mentalités d'une population par une seule leçon. Le plus
important c'est l'étude du changement qui affecte la majorité (Le reste des
singes adultes qui n'ont pas pris au sérieux la nouvelle technique).
En Algérie les
citoyens apolitiques adorent la démocratie et la justice sociale car ces deux
éléments composaient l'énergie de la locomotive qui tirait le train de la
guerre de libération. La majorité des jeunes de cette époque ont pris le train
révolutionnaire. Ils se sont sacrifiés. Ils ont donné leurs vies, pour que
leurs enfants vivent dans une Algérie démocratique et populaire. Jusqu'ici «
tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes comme dirait Voltaire.
Les jeunes
d'aujourd'hui n'ont pas vécu cette révolution. Ils ont entendu quelques
histoires de la révolution mais jamais ses principes. Ils ne connaissent pas
l'opium et le bâton de l'armée coloniale. Les jeunes de 15 à 30 ans s'en
foutent éperdument des idées de Nasser, N'Kruma, Cabral, Mandela, Lumumba, Bourguiba,
Sankara et les autres. Ici commence l'improbable. Ils crient tout haut « chaque
jeunesse doit vivre son temps. Les jeunes d'hier ont vécu l'opium et le bâton,
les jeunes d'aujourd'hui veulent labeur et pâton. Le pâton fait le pain et le
bâton conduit à l'agressivité qui sème la haine dans les cÅ“urs des gens» Comme
Imo la Japonaise, nos jeunes sont à la recherche d'une astuce pour l'enseigner
à leurs vieux parents.
La maxime algérienne « le chaton enseigne à
son père chat comment cabrioler » est très valable. Pourquoi ne pas l'essayer?
Il ne faut pas leur en vouloir. Le monde est
ouvert et l'information n'a pas de frontières. Ils ont tous un compte Facebook,
cet Å“il-de-bÅ“uf, qui donne sur le monde. Ils adorent l'Algérie, ils chantent la
liberté. Ils dégustent le goût doux et sucré de la patate démocratique mais
trouvent la saleté politique qui enveloppe cette patate très amère à avaler.
L'intention les pousse à agir. Les actes
définissent la finalité. Si cette finalité vise l'intérêt de la nation et le
bien du peuple, elle dure et influence. Par contre, si cette finalité mire les
profits de clans et soutient les privilèges des sous clans, elle s'étouffe et
s'oublie immédiatement.
Sans guide, sans boussole et sans repère, ils
cherchent un oued politique limpide et sain pour laver la démocratie. Hélas !
Nos élus politiques sont trop loin de cet oued. Ils se baignent dans un oued
trouble trop loin de la réalité de notre monde. En langage algérien de la rue «
Nos élus sont à Oued Ya-Lill et les jeunes sont à oued La-La ». Nos jeunes
cherchent des repères, une bonne direction au sens propre et au sens figuré.
Cette idée est très bien décrite dans les travaux de recherche de l'Université
Louis Pasteur de Strasbourg. Les travaux de recherche de Cédric Sueur à
l'Université Louis Pasteur (Strasbourg), présentés dans une thèse soutenue en
2009, ont mis en évidence que les macaques de Tonkean prenaient leurs décisions
d'une manière démocratique grâce à un système de vote. Un vote sans trafic et
sans fraude. Ce vote leur permet de satisfaire la majorité des individus tout
en conservant la cohésion sociale du groupe. Avant le départ vers un
déplacement collectif, les macaques votent à propos de leur décision future.
Certains macaques s'orientent et avancent de
quelques mètres vers une direction tandis que d'autres s'orientent vers une
direction différente. Ici, Cédric Sueur présente le droit à l'opposition et
l'acceptation des différences d'opinions. D'autres macaques peuvent joindre l'une ou
l'autre des directions en fonctions des affinités qu'ils entretiennent avec
leurs semblables ou du nombre de macaques déjà orientés dans chaque direction.
A ce point, Sueur nous donne un schéma de la liberté de choisir un mode de
gouvernance. A un moment donné tous les macaques se déplacent dans une seule
direction, celle pour laquelle la majorité a voté.
De plus, le moment où le groupe part n'est
pas fortuit ou aléatoire non plus, puisque cette décision nécessite qu'un
quorum soit atteint (chez les macaques de Koshima les japonais l'ont appelé
nombre critique atteint). En effet, il faut qu'il y ait un seuil minimum de
macaques votants pour que l'ensemble des membres du groupe choisisse de partir
dans la direction de la majorité.
Je me demande si
nos partis politiques, associations, unions, fondations, députés et sénateurs
ont le courage de suivre ce modèle de gouvernance dans notre pays. Les macaques
ne sont pas égoïstes, ils acceptent le transfert du savoir-mener à tout
politicien qui le demande. La situation actuelle dans mon pays est très
complexe. Elle mérite réflexion et sagesse. Nos
responsables doivent définir quelques points de repères sérieux pour réfléchir
cette question et agir en termes de prévention.
La complexité de ce problème se résume par un
jeune étudiant en science politique à l'université d'Alger comme suit : Il
commence par définir la personnalité algérienne «l'Algérien à une qualité
propre, il peut s'accoutumer de tous les défauts sauf de la trahison et du
mensonge. Il continue, la démocratie basée sur 4 D (DDDD) ne marche plus en
Algérie. Il s'explique : Le premier D indique Démagogie. Le second D signifie
D'accord. Le troisième D veut dire Demain et le quatrième est tout simplement
le D de Dommage.
Il développe, lorsque j'expose mon problème à
un élu, il me répond toujours par «D'accord» mais revient Demain. Demain, je
reviens, il me répond froidement Dommage. « Allah Ghaleb ! ». Cette réplique
froide est la source des mécontentements des jeunes. Il continue son
raisonnement est conclue en disant « Aucun gaillard de la politique ne peut
représenter la démocratie devant un jeune lorsque les comportements des
gladiateurs bureaucrates dans l'administration brillent de corruption et
d'arrogance. Sans mentir, ses comportements ressemblent parfois aux conduites
d'un pape du moyen-âge, pour ne pas dire « un dieu bureaucrate sur terre ».
Dans les contrées où démocratie règne, la
politique administrative sur le terrain reflète la géométrie des sièges dans le
parlement et le sénat. A titre d'exemple, le ministère du travail est chapeauté
par un ministre appartenant à un parti bien déterminé. Les règles de jeux dans
les pays qui respectent la démocratie rechutent la responsabilité de mauvaise
gestion toujours sur la tête du parti représenté par ce ministre. A l'école on
apprend à nos enfants que la reconnaissance des erreurs est la base de
l'éducation de la sincérité et de l'honnêteté. Nos ministres et nos chefs de
partis n'ont pas le courage de reconnaitre leurs erreurs. L'histoire moderne de
notre pays, n'a jamais enregistré ou même mentionné une démission de ministre
ou de chef de parti après erreur.
Hélas ! Aucun de nos élus ne peut jouer au
Zapata mexicain. Ils n'ont pas le courage de faire le tour de la question. Les
causes et les explications possibles sont nombreuses. Si, par hasard, un élu
veut de se prononcer pour analyser la situation il trouvera sans faute une part
de responsabilité. L'intuition démontre leur silence et la raison de leur
absence pour calmer le jeu serré de nos jeunes dans la rue. Quand nos jeunes parlent de démocratie, ils ont souvent des idées
anticipées au sujet de cette dernière. Ils estiment que l'application de la
démocratie leur apporte bonheur, succès, emploi et liberté. Ils pensent souvent
que la démocratie préserve la dignité et permet l'application de leurs idées
dans la gestion du quotidien sans contraintes physiques ou morales. Déçus
par cette démocratie à la patate douce sablée, ils galopent vers la rue pour
exprimer leur désarroi contre les élus qui prennent leur vie quotidienne à la
légère.
A défaut de parlement, qui absorbe les
mécontentements des jeunes, la rue se transforme en parlement où se déverse le
ras-le-bol.
Sans bagage scientifique, un élu mal élu
analyse les comportements de la rue et ne propose aucune solution valable. Son
intervention confirme le principe de Peter au-delà de notre compétence nous
devenons des incompétents notoires. L'exercice politique, cet opium de marque,
excite les cerveaux de ceux qui le sniffent et se transforme en maladie incurable.
Comme des
drogués, les EDEM Akoursi et leurs acolytes les NADEEM Al Koursi ne peuvent pas
vivre sans prendre une dose. Ils changent de parti et de principe comme ils
changent de chaussettes afin de garder leurs intérêts. Ils quittent le théâtre
et y retournent par la trappe. Ils y restent, s'y accrochent souvent à vie. Ils
s'accrochent à coups bas, à coups de poings, à coup de théâtre. Coups de
théâtre synchronisés par les flatteurs tartuffes et les régisseurs des écuries
étrangères.
Ils ne risquent rien et veulent tout avoir
par dérogation et sans réserve. J'ai écouté avec attention les déclarions d'un
nommé harki. Il prédisait un tsunami politique en Algérie. Il a la mémoire
courte. Il a déjà oublié.
Il était acteur et responsable. Je ne suis
pas un spécialiste en météo politique mais mon intuition d'éducateur me dit que
les vagues de ce supposé tsunami ne ramèneront jamais les anciens NADEEM Al
Koursi au voisinage des côtes du pouvoir. L'image de la démocratie diffère d'un
citoyen à un autre et même d'un pays à un autre. Chez certains l'image de la
démocratie s'éclipse quand un chef de parti, un président d'une association ou
un président d'une fondation ne respecte plus la majorité quand cette dernière
veut son départ.
Chez d'autres, l'image est claire quand les
militants veulent que la démocratie soit le sédiment qui leur permet de tenir
le plus longtemps dans un parti ou une organisation pour solutionner les
problèmes de la nation.
Entre ces deux options, un groupe
d'opportunistes calculateurs profite de la situation exceptionnelle et savoure
la douceur de « la démocratie patate » dans certaines étables étrangères.
Comme les mandarins calculateurs, ils
oublient leur passé, si passé existe, et souhaitent servir Israël. A un âge
très avancé, ils reviennent aux folies de jeunesse même si les héros des
montagnards de Oued El Abtal et les fils de Sidi Kada Ben Mokhtar père de
l'Emir s'opposent.
L'histoire
immédiate nous fait leçon :
l Quand un
politicien ne mesure pas ses paroles devant le peuple et prononce des phrases
démesurées de gamin étourdi.
l Quand son
discours décrit les évènements chez lui par des actes terroristes
impardonnables perpétrés par des voyous cagoulés, et accuse, sans preuve, des
manipulateurs (venus d'un pays voisin).
· Quand il
confond ses citoyens aux manipulateurs étrangers qui n'hésitent pas à impliquer
« ses enfants » dans des actes de vandalisme et de destruction en diffusant des
slogans et des informations mensongères.
Le résultat est honteux. Un départ en fuite
irresponsable vers une destination imposée par la quantité de fuel du réservoir
de son jet. Une fuite de couard qui n'a jamais compris
son peuple. Il s'évade, trésors en valise, comme un vrai Baba chantant sa Laila
et murmurant la mélodie de son sésame.
En conclusion:
L'un ne saurait sans doute être plus raisonnable que l'autre, si les opinions
de chacun sont pour chacun la vérité (Socrate). L'Algérie nous est très chère.
La vérité aboutit toujours à la liberté, le droit d'expression la défend, le
gérance négative la démolie mais la justice la répare. Les diversités
d'opinions font la force d'une société, lisons les idées de Rousseau et
regardons nous-mêmes. «Supposons dix hommes, dont chacun a dix sortes de
besoins. Formons une société de ces dix hommes, et que chacun s'applique, pour
lui seul et pour les neuf autres, au genre d'occupation qui lui convient le
mieux; chacun profitera des talents des autres comme si lui seul les avait
tous; chacun perfectionnera le sien par un continuel exercice; et il arrivera
que tous les dix, parfaitement bien pourvus, auront encore du surabondant pour
d'autres. »
Cultivons la sincérité et la tolérance. Ces
deux qualités mènent à la piété et la piété mène au Paradis. Evitons le
mensonge et l'arrogance, ils mènent à l'impiété et l'impiété mène à l'Enfer!
Raillons la violence de notre lexique. Acceptons-nous les uns et les autres. Acceptons nous-mêmes. Cessons de détruire nous-mêmes par
nous-même. Asseyons-nous avec nos grands, questionnons nos savants et
fréquentons nos sages. C'est ainsi que se construit une nation.
*Pr. Associé
Génie de Procédés
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Posté Le : 03/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Omar Chaalal*
Source : www.lequotidien-oran.com