Algérie

Le jeune Hichem enterré hier: Nouvelles émeutes à Tiaret



De violents heurts ont éclaté, hier mardi, à Tiaret,aussitôt après l'enterrement du jeune Gacem Hichem, 22 ans, décédé lundi des suites de complications graves après qu'il se fut immolé par le feu en pleine rue jeudi dernier. En effet, après la rumeur qui parlait déjà la veille d'une grande manifestation aussitôt après l'inhumation de la victime, la ville s'est réveillée hier avec la gueule de bois.

La circulation automobile se faisait des plus discrètes, dès la matinée d'hier, avant que les commerces ne baissent leurs rideaux vers midi. Vers treize heures, quelques moments avant l'enterrement prévu après la prière du D'hor, la ville de Tiaret s'est totalement vidée de ses habitants, craignant que la situation ne dégénère vers l'irréparable. Le cortège funèbre, composé d'une foule nombreuse, s'ébranle du domicile mortuaire au populeux quartier de Oued Tolba, dans les profondeurs de la ville, pour se diriger vers le centre-ville, à l'endroit même où le jeune Hichem commit son acte désespéré, jeudi dernier.

Progressant vers la place «Regina», près de la résidence du wali, le cortège est détourné par les forces antiémeutes sur la route d'Alger, en direction du nouveau cimetière de la ville. Mais la tension monte d'un cran au retour du cimetière quand des jeunes surexcités s'en prennent au siège de l'agence foncière, la saccageant presque totalement. Bloqués par un impressionnant dispositif de forces antiémeutes, les manifestants se divisent en plusieurs groupes compacts avant qu'une cinquantaine de jeunes ne débouchent sur le siège de la daïra où ils s'en prennent aux policiers déployés tout autour de la place «Regina». Des véhicules nombreux de la police et de la gendarmerie sillonnent la ville dans tous les sens à la recherche d'éventuels pilleurs. A la cité Bouheni, des commerces sont dévalisés et des voitures caillassées.

La situation vire carrément au cauchemar lorsque des jeunes encagoulés, avec cailloux et autres objets hétéroclites dans leurs poches, arrivent jusqu'au siège de la radio locale pour s'en prendre à ses façades vitrées totalement saccagées. Heureusement, les forces antiémeutes arrivent rapidement sur les lieux pour quadriller le siège de la radio, qui a cessé d'émettre après une panne d'électricité.

Le siège de la BEA, de l'autre côté de la ville, est également dégradé et de rares véhicules circulant en ville pris pour cible par les émeutiers. La situation semblait revenir à la normale, hier vers seize heures, même si des heurts entre jeunes émeutiers et forces de l'ordre sont signalés du côté de Oued Tolba, quartier où résidait la victime, et «l'ex-village espagnol», sur les hauteurs de la ville.

A quelque trente-cinq kilomètres au nord-ouest du théâtre des événements, à Rahouia, des jeunes, recrutés dans le cadre du filet social, ont fermé pendant toute la journée la RN 23 reliant Tiaret à Oran pour protester contre le non-versement de leurs primes. Des arrestations ont été opérées par les éléments de la gendarmerie nationale, toujours présents sur les lieux.




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