Algérie

Le jeûne et la prière rituelle



Le jeûne et la prière rituelle C’est pourquoi Il a dit encore : «Deux joies appartiennent au jeûneur: l’une, quand il rompt son jeûne...», cette joie concerne uniquement son esprit animal, «... l’autre, quand il rencontre son Seigneur» : cette joie là concerne son «âme parlante» (nafs nâtiqa) et son «noyau seigneurial» (latifa rabbaniyya) car le jeûne amène à la rencontre d’Allah, c’est-à-dire à la contemplation (mushâhada). Le jeûne est plus parfait que la prière rituelle car il entraîne la rencontre d’Allah et Sa contemplation. La prière est un entretien (munâjat), non une contemplation. Elle implique nécessairement un voile; Allâh a dit en effet : «Il n’appartient pas à la créature humaine qu’Allah lui parle si ce n’est par inspiration ou de derrière un voile» (Cor. 42, 5l). C’est ainsi qu’Allah a parlé à Moïse et c’est pour cette raison que ce dernier Lui a demandé la Vision. «S’entretenir», c’est échanger des paroles. (C’est pourquoi) Allah dit : «J’ai partagé la prière rituelle en deux moitiés entre Moi et Mon serviteur et ce qu’il demande est à Mon serviteur ; lorsque le serviteur dit : «Louange à Allah, le Seigneur des mondes», Allah dit : «Mon serviteur M’a louangé», etc.» Le jeûne, en revanche, ne se partage pas. Il appartient (tout entier) à Allah et nullement au serviteur. Bien plus, le serviteur ne reçoit son «salaire» que par le fait même qu’il appartient à Allah ! Il y a ici un secret sublime. Nous avons déjà dit que la «contemplation» et l’»entretien» ne sont pas compatibles. En effet, la contemplation provoque perplexité et stupeur (baht) alors que la parole vise à la compréhension : quand une parole se présente à toi, ton attention se porte sur ce qui est dit -peu importe ce dont il s’agit- non sur celui qui parle. Comprends donc le Coran et tu comprendras al-Furqan ! Telle est la différence entre la prière rituelle et le jeûne... Quant à ce que nous avons dit à propos du fait qu’Allâh «paie le Prix» du jeûne par la joie que le jeûneur éprouve au moment où il rencontre son Seigneur, le secret correspondant se trouve dans la Parole divine qui figure dans la Sourate Yusuf : «Celui dans le sac duquel Il sera trouvé servira Lui-même de Prix» (Cor. l2, 75). «Et certes le dhikr d’Allah est plus grand !» Quelle que soit l’oeuvre d’adoration pratiquée par le serviteur, lorsqu’elle comporte le dhikr d’Allah celui-ci est nécessairement «plus grand» que les actes et les paroles que cette oeuvre comprend par ailleurs. Le Très-Haut a dit en effet: «La prière rituelle écarte la turpitude et ce qui est blâmable; cependant le dhikr d’Allah est plus grand» (Cor.29, 45), c’est-à-dire: celui qui est pratiqué dans la prière est «plus grand» que les divers actes que celle-ci comporte. Si tu pratiques le dhikr d’Allah quand tu accomplis la prière, Il est ton Compagnon (jalis) dans cette oeuvre, Lui qui a dit qu’Il était «le Compagnon de celui qui Le mentionne (dhakara-Hu)» ; or, s’Il est ton Compagnon, ou bien tu es doué de la Vue divine et tu Le contemples (directement), ou bien tu ne possèdes pas ce don et tu Le contemples par la Foi dans le fait qu’»II te voit».   Suite et fin Ibn Arabi


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