Algérie

Le jeu trouble des alliances...



Les compteurs sont remis à zéro. La donne a changé. Les congrès s'organisent. Les commissions chargées de préparer la participation du parti aux prochaines législatives sont installées. La course à la députation est lancée. L'Assemblée populaire nationale dissoute. Le système de la liste ouverte adopté. Le principe de 4% de participation aux élections précédentes gelé. Une menace pour les ténors de l'hémicycle Zighout Youcef qui surplombaient jadis la scène politique.L'occasion propice pour les petits partis de sortir de l'ombre. Ils veulent à tout prix se faire une place dans la nouvelle cartographie politique qui sera dégagée par les élections législatives. Toutes les pistes sont à exploiter pour s'afficher sur scène. L'événement vaut bien la chandelle. C'est la première élection après la révision de la Constitution. Les partis sont nombreux à afficher leur intention d'y prendre place et surtout leurs ambitions. Faire partie du gouvernement serait la cerise sur le gâteau. Le temps presse. Une place au sein de l'Assemblée populaire nationale est en point de mire. Les partis politiques anticipent déjà les événements. C'est le branle-bas de combat au niveau des quartiers généraux des partis. Si les «vieux» de la politique comptent sur leur expérience des coulisses et des méandres de la scène politique, les petits partis, qui rejettent le diktat des anciens partis, notamment en ce qui concerne le financement public des campagnes et l'accès aux médias publics, cherchent dès à présent à contracter des alliances. Seule alternative pour eux, de s' assurer une présence sur le terrain. Pactiser ou disparaître.
À moins de 3 mois de la date du scrutin, le jeu des alliances démarre. Sur ce point, le mouvement El-Bina de Abdelkader Bengrina a annoncé la couleur. «le parti participera aux prochaines législatives dans le cadre d'une alliance électorale qui se prolongera jusqu'à la formation du Parlement et du gouvernement» a révélé Abdelkader Bengrina, à l'issue de la réunion du majliss echoura (Conseil consultatif) du mouvement, tout en reconnaissant qu' «il n'a pas encore reçu de propositions dans ce sens.» Selon des sources, une douzaine de partis auraient décidé de former un front uni.
En effet, une réunion entre les12 partis est prévue le 24 avril prochain en vue de définir la marche à suivre dans la perspective des prochaines élections législatives, tout en s'inspirant des dispositions contenues dans le code électoral et qui donnent la possibilité aux partis politiques de constituer des alliances, rapportait le quotidien arabophone El-Khabar, citant Ahmed Fitri, secrétaire général du parti Unité et Démocratie.
De ce fait, la carte des alliances semble être incontournable pour les partis qui veulent sauver leur peau. À l'exception des deux partis majoritaires: FLN, RND, et ceux de la mouvance islamiste, les autres se doivent de recourir à des coalitions pour assurer leur survie. Pour faire partie du futur gotha politique, certaines formations iront même jusqu'à mettre entre parenthèses leurs divergences. À l'heure des marquages des territoires, le doute n'est plus permis. «Nous avions toujours eu des alliances tacites. Nous avions travaillé ensemble. Nous avons une proximité politique. Nous avons eu des positions communes» diront-ils pour justifier ces alliances éphémères.
Même si les retournements sont monnaie courante entre eux, les frères ennemis ayant la vilaine habitude de se poignarder dans le dos aux moments les plus cruciaux. Mais, avant d'en arriver là, il faudra que les différents partis parviennent à panser les blessures produites par les scissions mêmes qui leur ont donné naissance. Aussi, il n'est pas interdit de (re)voir des camarades qui trahissent et des ennemis qui s'allient, des jeunes loups qui changent de peau et des caciques qui s'effondrent, des vieux partis qui vacillent et des têtes qui tombent...
En effet, le caractère subjectif domine toujours dans ce jeu trouble des alliances. Hors de lui, point de salut!


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