Algérie

«Le jeu est fermé et les résultats connus d'avance»



Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs, les élections législatives anticipées du 12 juin prochain sont un «jeu fermé» et dont les résultats sont d'ores et déjà arrêtés».M. Kebci - Alger (Le Soir) - Comme nous l'annoncions dans notre précédente édition, le Parti des travailleurs sera absent des élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Louisa Hanoune qui en a fait l'annonce, hier, a estimé que ce scrutin est un «jeu fermé» dont les «résultats sont connus déjà».
Expliquant cette résolution adoptée à la quasi-unanimité des membres du comité central réuni en session ordinaire, deux jours durant, Hanoune a affirmé que ces élections «ne constituent en rien l'amorce du démantèlement du système obsolète hérité du modèle du parti unique et contre lequel la majorité du peuple s'est révoltée et soulevée. Bien au contraire, ces élections font partie d'un processus électoral qui a été imposé au lendemain de la démission d'Abdelaziz Bouteflika, pour sauver le système et imposer son maintien...». «Elles n'apporteront pas, a-t-elle ajouté, de solutions aux problèmes socioéconomiques qui étranglent la quasi-majorité du peuple et ne corrigeront pas les politiques antisociales et antipopulaires que le gouvernement met en ?uvre», tout comme elles n'adouciront point les souffrances de la majorité du peuple».
Aussi, estime la secrétaire générale du PT, le scrutin du 12 juin prochain «en finira avec le multipartisme tant ses résultats sont connus d'ores et déjà» puisque, selon elle, le «jeu est fermé» tout comme il impactera négativement «l'immunité du pays déjà fragilisée». Et puis, renchérit Hanoune, ces élections projetées «n'ont jamais constitué une quelconque demande populaire, mais plutôt une tentative de sauver le système décomposé via une société civile à sa solde dans le but de caporaliser les institutions, la vie politique et syndicale du pays».
Les dangers qui guettent le mouvement populaire
La secrétaire générale du PT estimera, par ailleurs, que la position du parti à l'égard du prochain scrutin législatif anticipé ne pouvait être autre que de la bouderie puisqu'il «s'est investi pleinement dans le mouvement populaire du 22 février 2019». Une révolution dont elle avertit des «dangers» qui la guettent, estimant qu'il est «illusoire» de croire en «une révolution parfaite et limpide».
Pour elle, il serait suicidaire de faire «l'économie des débats autour des questions sociales, économiques et même idéologiques pour ne pas rééditer l'amère et grave faute commise en 1954 et en 1962».
Consciente des retombées sur le parti de cette position de bouderie, «stratégique et nullement tactique» comme elle tiendra à le souligner, Hanoune rappellera le «prix fort» qu'elle en personne et son parti ont eu à payer du fait de leur engagement du côté du mouvement populaire du 22 février 2019. Elle liera, d'ailleurs, son emprisonnement au retrait par son parti de l'Assemblée populaire nationale via laquelle elle affirme avoir subi une «offensive enragée».
Pour Hanoune, le rendez-vous électoral du 12 juin prochain accouchera d'un «monstre politique», non sans évoquer le caractère «anticonstitutionnel» de nombre de dispositions du nouveau code électoral. Notamment, comme elle le soulèvera, cette «discrimination» entre candidats partisans et ceux indépendants en matière de financement de la campagne électorale. Un financement à travers lequel Hanoune dit voir une nouvelle facette de la «corruption politique avec l'argent du contribuable».
La secrétaire générale du PT affirme, enfin, n'avoir pas reçu d'invitation de la présidence de la République pour une entrevue avec le chef de l'Etat dans le cadre des consultations que mène ce dernier avec les chefs de parti. Elle soutient, dans le même ordre d'idées, n'avoir «aucun commentaire» à émettre à propos de ceux qui ont répondu à ces invitations.
M. K.


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