Algérie

Le jardin d’Essais du Hamma rouvert au public le 5 juillet


Contrairement à ce que beaucoup pensent, le jardin d’Essais du Hamma, dont les quatre-cinquièmes de la superficie sont destinés aux carrés botaniques, aux serres, aux plantes médicinales, aux collections botaniques de diverses espèces en provenance de tous les continents et aux infrastructures techniques et administratives, n’a et ne sera jamais considéré comme un arboretum, un jardin public ou un parc de loisirs. De 1985 à 1998, il est passé du jardin botanique du Hamma affecté au Museum national de la nature, institution créée par la loi n° 83-03 du 5 février 1983 avant sa prise en charge par l’Agence nationale pour la conservation de la nature (ANN) ayant pour missions, entre autres, d’assurer l’inventaire et la préservation (flore et faune) des zones naturelles, la charge des actions d’études, de recherche, de surveillance, de contrôle et de suivi relatifs à la protection de la nature, les pratiques cynégétiques, ainsi que le développement de l’horticulture. Dans le but de conférer à cette entité un statut particulier, le décret exécutif n° 06-350 du 5 octobre 2006 transféra l’ensemble des personnels et le patrimoine du jardin d’Essais du Hamma à la wilaya d’Alger qui mettra les moyens logistiques nécessaires pour permettre la restauration et la préservation de ce lieu, conformément aux recommandations du président de la République. Ainsi, et compte tenu du caractère spécifique des activités du jardin et dans le cadre de la protection adéquate de ce patrimoine, une louable initiative du wali d’Alger a pu mettre en place un Conseil scientifique de surveillance (CSS) qui est consulté sur toutes les questions techniques et scientifiques. À son tour, ce conseil est appelé à procéder à des évaluations périodiques de l’ensemble des travaux engagés sur le terrain ou des études entreprises. C’est, d’ailleurs, dans cette optique objective et réaliste que la wilaya, en accord avec le CSS, tient aussi à donner au jardin d’Essais du Hamma un statut particulier afin d’en faire un site historique et culturel classé et protégé. De ce fait, après une fermeture au public depuis dix ans, ce jardin a retrouvé son image d’antan.
Les travaux de réaménagement et de réhabilitation qui battent leur plein depuis plusieurs mois ont porté leurs fruits, en attestent les villas du jardin et Laimèche totalement retapées avec art par les frères Rihi et destinées aujourd’hui en centres d’accueil et d’orientation où les visiteurs peuvent renouer avec le passé de ce jardin en admirant des animaux empaillés ayant vécu sur les lieux, acheter des souvenirs à offrir, ou tout simplement pour se faire plaisir. Et si la réhabilitation des infrastructures comme l’école d’horticulture est saluée, il faut savoir que cette dernière ne devrait pas se faire au détriment de la spécificité du cachet, comme le souligne le DG de l’ANN, Laïd Azzi, qui a eu à gérer le jardin pendant près de huit ans en tant qu’unité de l’ANN. “Le cadre bâti et les collections de la flore qui avaient fait la superbe de ce lieu doivent être réhabilités avec les mêmes matériaux et le même matériel végétal. Même la réintroduction des espèces floristiques et fauniques devra faire l’objet d’une attention particulière et rigoureusement étudiée. L’idée de chercher à moderniser ce site et de lui attribuer le rôle d’une unité spécialisée dans la recherche et les études en matière de physiologie, de génétique ou autres ne peut être considérée comme une première priorité, vu l’état des lieux”, souligne-t-il. Le spécialiste ira jusqu’à “avertir” sur les éventuels risques que généreraient “l’introduction de nouvelles espèces autres que celles ayant existé, le changement de la destination initiale des carrés botaniques ou en créer de nouveaux, transformer les modes d’irrigation, construire de nouvelles serres, supprimer radicalement les espèces végétales spontanées et beaucoup de choses encore dans le but d’opérer une “chirurgie esthétique” non étudiée”. Le DG de l’ANN ne manque toutefois pas de saluer l’initiative de réhabilitation sous la vigilance du wali d’Alger et ses interventions personnelles, ainsi que toute la motivation qui l’anime. “Sans cela, l’irréparable aurait été fait à maintes reprises durant les travaux”.
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