Algérie - Revue de Presse

Le Japon et le Paraguay sans complexe



Les journées de ce mondial se suivent mais ne se ressemblent pas. Après l'admirable spectacle des rencontres Ghana - Serbie et Allemagne -Australie, on s'est ennuyé ferme lundi. Et pourtant, il y avait au programme l'équipe des Pays-Bas, autrement dit, l'un des quatre grands favoris de cette édition. Tout le monde était convaincu que l'armada des grands joueurs hollandais, arrivés à maturité, allait justifier son rang. Certes, Robben, non encore rétabli, a passé son après-midi sur le banc, mais toutes les stars «oranje» étaient sur le terrain. Après l'échec de Van Basten à l'Euro 2008, le sélectionneur Bert Van Marwijk a conservé la quasi-totalité du groupe – exceptés les deux vétérans Van Der Sar et Van Nistelroy – et a même rappelé son gendre Van Bonmel, écarté par Van Basten. En apparence, l'organisation tactique est restée la même. Aux Pays-Bas, on affirme bien volontiers que le nouveau sélectionneur manque d'expérience internationale. C'est qu'il a fait des deux anciens joueurs Frank De Boer (présent sur le banc à ses côtés), et Philipp Cocu ses deux adjoints. De Boer clame à qui veut l'entendre que les Oranje visent carrément le titre. Mais de la parole à la réalité, et sur ce match, disons qu'il existe un décalage assez net. Le fameux jeu collectif, qui a fait la renommée du football hollandais, n'est apparu qu'en fin de rencontre, face à des Danois fatigués et résignés à leur sort. Est-ce dû au pressing haut et l'occupation du milieu du terrain des camarades du gardien Sörensen qui ont empêché les Bataves de développer leur jeu ? Il est vrai que le coach Morten Olsen, à la barre technique depuis une décennie, et certainement impressionné par le parcours exemplaire de l'équipe hollandaise, et qui a exercé dans ce pays a, au départ, limité ses ambitions au nul, étant convaincu, qu'entre les deux équipes, il n'y avait pas photo. Toutes ces données ont fait que ce débat a engendré la monotonie à peine rompue par le but-gag (encore un!), le défenseur danois Simon Pouben dégageant le ballon sur… le dos de son coéquipier Agger au tout début de la reprise. Il a fallu attendre la 85è minute pour que le jeune Elia prenne de vitesse la défense centrale danoise pour percuter le poteau. L'opportuniste Kuyt n'en demandait pas tant pour inscrire le second but. Ce qui est certain, c'est que Johan Cruyff, présent dans les tribunes, n'a pas dû apprécier la manière de ses successeurs. Samedi prochain, les dynamiques Japonais constitueront, vraisemblablement, un test autrement plus probant. Quant au Danemark, il risque de ne pas franchir le premier tour s'il continue à cette allure, surtout qu'il aura comme adversaire le Cameroun, défait par le Japon au terme d'une partie plus soporifique que le débat Pays Bas-Danemark. Comme ce fut le cas lors de la CAN 2010, Samuel Eto'o, qui a bâti sa réputation grâce à son talent de buteur, s'est mué en meneur de jeu avec, au bout, peu de réussite, il faut bien en convenir. Nous sommes d'avis que le Cameroun évolue actuellement avec une équipe de transition et ce, en dépit de ses cadres, Eto'o, bien sûr, mais également Makoun, Mbia, Emana et Idrissou. Nous ne pensons pas que les absences du gardien Kameni - remplacé au pied levé par le vétéran (36 ans) Souleymanou et du milieu Alexandre Song (Arsenal) aient trop influé sur le mauvais rendement de l'équipe. Le coach français Paul Le Guen s'attendait assurément à une toute autre entrée en matière. Il serait injuste de ne pas mettre en exergue la bonne tenue de la sélection japonaise, constituée d'une majorité de joueurs locaux. Ce qu'il faudra surtout retenir, c'est son esprit d'entreprise et sa combativité. Sans doute que le football nippon n'est pas encore «pollué» par les systèmes de jeu en vogue dans la plupart des pays occidentaux. Habitué à dominer ses adversaires asiatiques, le Japon pratique un 4-4-2 classique et où les latéraux apportent un soutien incessant. Face aux Camerounais, les Japonais n'ont pas cherché à calculer, attaquant tout au long de la rencontre et ne faisant pas dans la dentelle lors des rushs imposés par les coéquipiers de Samuel Eto'o. Ce qui est certain, c'est que leur victoire est tout à fait méritée. Heureusement que le troisième match fut d'un autre tonneau. Il est vrai qu'il s'agissait de l'Italie, championne du monde en titre, et du Paraguay lequel a battu le Brésil et l'Argentine, lors des éliminatoires AMSUD. Face à l'Italie, la formation a été conforme à son image, c'est-à-dire très solide défensivement, rugueuse et dont les joueurs sont animés par la fameuse «garra» (combativité). Moins, connu que ses confrères Argentins, le sélectionneur Garardo Martino est très proche de ses joueurs. Alors que Lippi restait très calme bien que son équipe était menée au score, l'entraîneur du Paraguay s'agitait sans cesse sous la pluie battante. Il a failli parvenir à ses fins, son équipe ayant réussi à surprendre la Squadra Azzura suite à un coup franc, le défenseur central Alcaraz, s'élevant au-dessus de la mêlée, surprit Buffon, cloué au sol par cette reprise de la tête. Et pourtant, l'Italie version Lippi a reçu un bon lifting, avec l'incorporation des Pépé, Criscito, Marchisio, Montolivo, alors que les anciens cadres, tels Pirlo, Gatuso et Camoranesi se trouvaient sur le banc. Ce sang neuf a redonné un visage, sinon séduisant, du moins offensif à la Squadra Azzura, réputée par son jeu défensif. En tous cas, les hommes de Lippi n'ont rien lâché, réussissant à niveler la marque après d'incessantes attaques. Le calendrier, avec les matchs contre la Nouvelle Zélande et la Slovaquie est très favorable aux Italiens. Avec un minimum de réussite, ils devraient terminer en tête de ce groupe et attendre patiemment le second tour. Car, collectivement, l'Italie est toujours solide, et Lippi est un maître tacticien...




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)