Algérie

Le jabador, l’élégance masculine d’Algérie



Le jabador, l’élégance masculine d’Algérie


L'Algérie est riche d'un patrimoine culturel qu'il est important de protéger et de sauvegarder, mais aussi de préserver de l'oubli.

Le jabador, ce vêtement composé d’une longue veste avec un pantalon accordé et richement brodé marquant autrefois l’élégance de l’homme algérien qui sera par la suite négligé pendant quelques années revient depuis ces dernières décennies dans la garde-robe de l’Algérien. Cependant quelle est son histoire ? Nous répondrons à cette question tout au long de l’article en soulignant quelques informations sur ce vêtement autrefois apprécié par la gent masculine d’Algérie.
Venu avec la conquête de l’Empire ottoman en 1515 le jabador, djabadouli ou jabador jabadouli était une tenue réservée à une certaine caste de la Régence d’Alger notamment celle des janissaires qui était une puissante milice ottomane et celle des chaoux qui servait de valets aux beys, mais aussi les beys eux-mêmes, titre honorifique inféodee au dey d’Alger. Le jabador des chaouch orthographier chaoux était à son origine une tenue très légère avec beaucoup moins de motifs brodés tels les ophtalmois traditionnels algérien composant aussi le caftan se situant au niveau de la poitrine tandis que le jabador des janissaires et des beys était richement brodée au fil d’or avec les techniques de broderie algérienne dite mejboud et fetla. Le jabador se porte traditionnellement avec une ceinture épaisse dite hzam el ‘arbi, une coiffe pour les chaoux appellee chaoux borqu, une coiffe pour les janissaire dite yinqcheri borqu et des bottines en cuir.
Au fil des siècles le port du jabador sera de plus en plus démocratisé au sein des familles bourgeoises des viles citadines de l’Algérie telle que : Alger, Annaba, Blida, Constantine, Oran… Dans les classes sociales plus modestes, la veste du jabador sera plus écourtée. L’homme à marier possédera de ce fait un jabador souvent en velours brodé au fil d’or. Cependant, avec les troubles historiques que va connaitre l’Algérie pour ainsi dire la colonisation française en 1830 et l’appauvrissement de la population qui va s’ensuivre avec l’émigration des familles bourgeoises algériennes au Maroc et en Tunisie, le jabador se verra peu à peu disparaître et faire son apparition au Maroc grâce aux familles algériennes pour ne citer que la grande et puissante familleChaouch d’Alger qui s’installera à Tétouan, la famille Odda de Mostaganem plus riche et plus discrète que celle des Chaouch, la famille Qondadji de Blida qui s’installera à Tanger, la famille Oulad Ata Allah de Tlemcen… apportant avec eux l’art de se vêtir : le jabador mais aussi le noble caftan. En Algérie, pendant cette période, seules quelques familles pouvaient s’autoriser la confection d’un jabador en velours au fil d’or, voir encore si ce n’était qu’un héritage comme le jabador ci-dessous accordé à son pantalon en velours de Gênes brodé au fil d’or provenant de la ville d’Annaba au nord-est de l’Algérie datant de plus de 250 ans.
Aujourd’hui, même si le jabador peine à se frayer un chemin parmi le karakou et caftan masculin, le burnous… Il est en train d’établir progressivement une petite place dans la garde-robe de l’homme algérien ce qui renouera une grande partie de l’histoire de l’Algérie avec l’algérien. Les troubles folkloriques insistent de même sur le port de cette tenue autrefois noble qui reviendra en masse dans les habitudes vestimentaires de l’Algérien lors des occasions festives.



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