Algérie

Le indus occupants radicalisent leur mouvement



Le indus occupants radicalisent leur mouvement
A son onzième jour d'occupation, la principale voie ferrée, incontournable pour l'approvisionnement à partir du haut fourneau des deux aciéries à oxygène, unités hautement stratégiques dans la production de l'acier, demeure fermée, et le complexe sidérurgique El-Hadjar est toujours paralysé.
La décision de justice émise ce dernier dimanche par le tribunal d'El-Hadjar ordonnant l'évacuation immédiate de la voie ferrée et la cessation de l'entrave au travail, a été sans effets. Les vingt salariés issus d'une société privée de sous-traitance qui, depuis le 2 avril dernier, occupent la voie ferrée et les abords des unités de production névralgiques empêchant toute production, sont restés inflexibles dans leur mouvement. Pire, certains d'entre eux auraient menacé de s'immoler par le feu au cas où il serait fait usage de la force publique pour tenter de les déloger. Cette démarche devait en effet être appliquée conformément à la loi au cas où toutes les formes de recours pour amener les contestataires à cesser leur mouvement n'aboutiraient pas. Et c'est le cas puisque jusqu'hier après-midi, ces mêmes contestataires n'en démordaient pas quant à poursuivre l'occupation de la voie ferrée jusqu'à la satisfaction de leur seule revendication. Celle-ci porte sur leur réintégration dans les effectifs de la société ArcelorMittal Annaba au même titre que leurs 670 collègues qui en janvier et juin 2011 ainsi janvier 2012 avaient bénéficié de cette mesure. Leur retour avait été rendu possible au regard du bagage intellectuel professionnel qu'ils présentaient par rapport au profil exigé pour les postes vacants ou créés. Ce qui ne serait pas le cas pour les contestataires qui toutefois, ont bénéficié de l'amélioration de leur salaire et autres indemnités ainsi que leurs conditions de travail. La même détermination mais dans le sens opposé est mise en relief par les dirigeants de la société de la société ArcelorMittal. Ces derniers se refusent à tout compromis à même de créer un précédent. «Cela ne va plus s'arrêter car l'exemple fera tache d'huile. Mais là n'est pas le problème. Nous avons la certitude que derrière cette démarche revendicative d'une aberration inégalée il y a des meneurs extérieurs qui veulent mettre la société à genoux parce qu'elle gène leur dessein de main mise sur le marché algérien des produits sidérurgiques. Ils sont connus pour leur avidité et pour leur culture de la corruption», ont affirmé de nombreux travailleurs et cadres en poste des différentes unités de production au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Les mêmes interlocuteurs se sont étonnés que pareil mouvement de contestation intervienne à quelques jours du lancement des travaux du complexe sidérurgique de Bellara, propriété d'hommes d'affaires du Golfe, du Qatar notamment. «Nos ambitions d'amener notre complexe sidérurgique El Hadjar à une production annuelle de 1,4 million de tonnes/an à l'horizon 2015 pour atteindre les 2,5 millions de tonnes/an par la suite, dérangent énormément. Le fait que la BEA ait décidé de débloquer le financement du plan de développement qui prévoit la réhabilitation de toutes nos installations a été très mal accueilli», ont ajouté nos interlocuteurs. L'on a même cité, au titre facteurs de bouleversements de l'ensemble des calculs des meneurs dont les importateurs de produits sidérurgiques, la réalisation du 2e complexe sidérurgique à Bellara dans la wilaya de Jijel. D'une capacité de production de l'ordre de 5 millions de tonnes ans, les travaux de ce complexe devraient être lancés dans les prochains jours. Ce que confirme du reste l'arrivée d'une importante délégation de la société qatarie ayant décroché l'agrément des autorités algériennes pour investir dans ce sens. L'autre facteur de bouleversement est sans conteste le développement des capacités de productions du complexe d'El Hadjar. Il interviendra incessamment avec l'émission des avis d'appel d'offres portant rénovation, réalisation ou réhabilitation des équipements de production. Le plan de développement d'un montant de 500 millions d'euros prévoit aussi la réalisation d'une unité de réduction directe pour la production d'éponge de fer. Cet autre acquis permettra au complexe d'atteindre les 2,5 millions de tonnes/an à l'horizon 2015. Cependant, ces arguments sont évacués par les syndicalistes. Par la voie de leur secrétaire général, Smaïl Kouadria, candidat tête de liste à la députation dans la wilaya de Guelma du parti des Travailleurs, ils estiment que le problème que pose la vingtaine de contestataires est tout autre. «Seule le dialogue est à même de mettre un terme à cette situation préjudiciable à la société. L'usage de la force publique pour les déloger est à exclure», ont-ils indiqué. Entre temps, du côté du Luxembourg, les dirigeants du groupe leader mondial de l'acier, l'on s'impatiente. L'on a même estimé que les perturbations sous une forme ou une autre des activités du complexe risque de nuire fortement au partenariat.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)