Le Hic sur la ville

Pour sa première sortie, l’auteur a choisi la ville du Vieux Rocher pour aller à la rencontre de son public. Ainsi une «Hicatombe» d’admirateurs et d’admiratrices se sont déplacés, emplissant les lieux d’éloges et de compliments. Hic hic houra ! devait crier celle ou celui qui obtenait une dédicace caricaturée du trait de ce dessinateur affable et ravi. L’actuel locataire du carré d’expression libre de la dernière page du quotidien El Watan, très jovial, nous annoncera qu’il prépare un autre album qui paraîtra au mois de février prochain, «si tout va pour le mieux». Sur la pratique du dessin de presse en Algérie, sans jeu de mot aucun, il soulèvera les «hics» et autres couacs qui entachent l’exercice de ce métier, créant un malaise qui risque d’hypothéquer l’avenir du dessin de presse. En dessinateur éditorialiste aguerri aux fourches caudines d’une pratique qui décline, car liée de manière intrinsèque à l’évolution du paysage journalistique, notre confrère reste aussi exigeant, autant sur le verbe que sur le trait. Ce trait justement pourfendeur qui, quotidiennement, se met à la chasse des travers qui insidieusement nourrissent notre aliénation suprême commune, prolongent notre mal-être. «Les journaux cherchent à recruter des dessinateur comme ils recrutent des chauffeurs», ça c’est un hic capital ! Et sur cette même lancée, notre ami dénonce non seulement l’absence de formation politique chez les jeunes caricaturistes, mais aussi la volonté de les confiner dans des structures bureaucratisées, alors que leur seul et unique substrat fédérateur reste la multiplication des publications, notamment celles spécialisées (humoristiques, satiriques…). Finalement, avec Le Hic l’on apprend bien des « Hicstorys ».