Algérie

Le HCA appelle à l'amendement de la loi sur l'orientation de l'éducation



Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité estime que la loi portant orientation de l'Education nationale, qui date de 2008, est "en total déphasage" avec l'exigence de l'heure en la matière.Pour en finir avec le caractère facultatif de l'enseignement de tamazight qui dure depuis 25 ans après son introduction dans le système éducatif et permettre la généralisation et l'obligation de son enseignement à travers tout le territoire national, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, Hachemi Assad, appelle à l'amendement de la loi portant l'orientation de l'éducation nationale qui date de l'année 2008 et qui est, estime-t-il, "en total déphasage" avec l'exigence de l'heure en la matière.
"Dans son article 34, cette loi stipule que tamazight doit être introduite s'il y a demande, ce qui n'est pas adapté à l'objectif de sa généralisation. Nous appelons à l'amendement de cette loi car tout est lié à elle.
Le ministère de l'Education doit trancher cette question, et pour cela, il doit tenir ses assises nationales avec la participation des directeurs de l'éducation des 48 wilayas", a déclaré Hachemi Assad qui était, jeudi, l'invité du Forum de la radio locale de Tizi Ouzou. Pour le secrétaire général du HCA, la généralisation et l'obligation de l'enseignement de tamazight dans les 27 000 établissements du territoire national sont une mission du ministère de l'Education.
"La généralisation de l'enseignement de tamazight nécessite tout un plan, mais jusque-là, il n'y a, malheureusement, aucun plan dans ce sens", a-t-il déploré, avant d'affirmer avoir, encore une fois, interpellé, en mars dernier, le ministère de l'Education à ce sujet.
"Nous avons rencontré, en mars dernier, le ministre de l'Education auquel nous avons fait part de notre vision et de nos propositions quant à sa généralisation graduelle en commençant par le cycle primaire et le renforcement de la formation des enseignants à l'ENS", a-t-il précisé, non sans énumérer les autres axes de la stratégie de généralisation de l'enseignement de cette langue.
Instaurer le bilinguisme tamazight-arabe dès le préscolaire à travers tout le territoire national, augmenter le volume horaire de l'enseignement de tamazight qui n'est aujourd'hui que de 3 heures par semaine, augmenter son coefficient et en finir avec le caractère décousu de son enseignement sont, en sus d'un caractère obligatoire de son enseignement, entre autres éléments de cette stratégie qui permettra à tamazight, selon M. Assad, de retrouver sa place dans le système éducatif.
Dans le même sillage, le secrétaire général du HCA a même plaidé pour la refonte des cahiers des charges des écoles privées d'enseignement pour les obliger à introduire l'enseignement de tamazight.
Mais la bataille semble encore loin d'être gagnée, a laissé entendre Hachemi Assad, qui dit compter sur la nouvelle Constitution pour pouvoir le faire. "25 ans après son introduction dans le système éducatif, le caractère facultatif de l'enseignement de tamazight reste toujours de mise.
Si aujourd'hui, nous défendons le renforcement de la place de tamazight dans la nouvelle Constitution à venir, c'est pour aboutir au changement de la loi sur l'orientation de l'Education nationale et, par conséquent, permettre la mise à disposition des moyens nécessaires à sa généralisation", a-t-il considéré, avant de détailler les propositions faites par le HCA pour renforcer la place de tamazight dans la Constitution.
"Nous avons insisté, surtout sur son introduction dans le préambule, sur le jumelage des articles 3 et 4 pour garantir l'équité entre l'arabe et tamazight, et l'introduction du caractère irréversible de sa consécration", a-t-il affirmé.
S'agissant du caractère de sa transcription qui a souvent donné lieu à des polémiques, Hachemi Assad a expliqué que pour le HCA, cette question est tranchée. "Il n'y a plus lieu de polémiquer là-dessus ! Nous avons déjà considérablement avancé avec le latin, alors, nous avons opté pour les caractères latins. Pour nous, c'est une question tranchée", a-t-il
répondu.

Samir LESLOUS


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