Algérie

Le haut fourneau libéré



Le haut fourneau libéré
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

Jeudi dernier vers midi, c'est Aïssa Menadi, ex-leader syndical, qui s'était déplacé au complexe sidérurgique, pour demander à ses partisans de libérer les accès du haut fourneau, qu'ils occupaient, empêchant ainsi son redémarrage. Un redémarrage vital pour l'usine et qui devait, normalement, s'effectuer 24 heures plus tôt. Mais des troubles avaient suivi l'évacuation manu militari de l'ex-patron du syndicat et avaient donné lieu à cette action extrême, pour exiger son retour et demander la dissolution du syndicat en exercice. La situation critique dans laquelle se trouvait le complexe sidérurgique, du fait de l'arrêt forcé du haut fourneau, aurait eu de graves conséquences sur l'activité. Toutes les installations, en amont et en aval, auraient chômé, et c'est donc toute la production qui se serait arrêtée. Le business plan pour l'année aurait été compromis et les commandes passées n'auraient pas été honorées, ce qui influerait négativement sur la trésorerie du complexe confrontée, déjà, à des difficultés financières.Cette intervention de l'ex-leader syndical, «revenu à de meilleurs sentiments» suite à sa rencontre avec le député Baha Eddine Tliba, qui avait réussi à le convaincre de changer d'attitude et d'appeler ses partisans à libérer les lieux, parce qu'il y va de l'intérêt national, de l'économie de toute la région, qui s'en trouverait étouffée et surtout du gagne-pain de plus de 6 000 travailleurs, a été salutaire et appréciée par tous.Selon un responsable du complexe sidérurgique, une cinquantaine de protestataires, dont des ouvriers suspendus et poursuivis en justice pour troubles et atteinte à la liberté du travail, avaient investi les lieux, mardi dernier, pour empêcher toute activité, principalement le redémarrage du haut fourneau,
une situation intenable, pour laquelle la direction du complexe avait appelé les autorités, pour demander une intervention des forces de l'ordre, en vue de libérer les lieux. «Il était vital, pour le complexe, que le haut fourneau redémarre. Sinon, il aurait fallu plus de six mois pour que la situation redevienne comme avant et, donc, la requête de la direction était plus que justifiée», nous dit notre interlocuteur. «Mais, fort heureusement, les autorités n'ont pas eu à recourir à la force publique, ce qui aurait peut-être provoqué d'autres troubles. L'essentiel est qu'aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre et que le complexe tourne.» Pour rappel, les troubles, qui ont touché le complexe sidérurgique depuis la deuxième quinzaine du mois de mai passé, ont pour origine le retour de l'ex-député et ex-patron du syndicat d'entreprise, qui voulait que des élections soient organisées, pour renouveler les instances syndicales. Soutenu en cela par des centaines de ses partisans, ce dernier avait occupé le siège du syndicat et s'y était installé. Ce n'est qu'après une décision du tribunal d'El Hadjar ordonnant l'évacuation des lieux que l'ex-leader syndical en a été délogé. La situation n'est pas, pour autant, réglée puisque le conflit entre Aïssa Menadi et ses partisans, d'une part, et le syndicat légitime de l'autre couve toujours, en attendant l'organisation des élections, qui se tiendront au plus tard au mois d'août prochain.




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