Algérie

Le harcèlement contre la presse se poursuit au Maroc



Un journaliste d?El Watan El An mis en prison Mustapha Hormat Allah, journaliste au quotidien marocain d?expression arabe El Watan El An, croupit en prison depuis mardi soir. « Il a été emmené, mardi à 21h, à la prison d?Oukacha de Casablanca pour purger un reliquat de 5 mois de prison ferme », nous a confirmé hier au téléphone Abderrahim Ariri, directeur du journal qui a été, de son côté, condamné à cinq mois avec sursis dans la même affaire relative à la publication, le 14 juillet 2007, d?un dossier intitulé « Les rapports secrets derrière l?état d?alerte au Maroc ». Un dossier qui comprend une circulaire confidentielle destinée à des corps sécuritaires. M. Hormat Allah a été incarcéré après le rejet de son pourvoi en cassation. L?affaire est passée pour la première fois devant le tribunal correctionnel de Casablanca le 15 août 2007 qui a condamné à huit mois de prison ferme le journaliste Hormat Allah et à six mois avec sursis le directeur du journal, M. Ariri. Ayant comparu en détention en première instance, M. Hormat Allah a fini par bénéficier d?une mise en liberté provisoire le 11 septembre 2007 après qu?il eut été incarcéré 53 jours, a rapporté l?AFP de son côté. Le 18 septembre 2007, la cour d?appel de Casablanca avait presque confirmé la sentence de la première instance. Elle a en effet condamné M. Hormat Allah à sept mois de prison ferme et M. Ariri à cinq mois avec sursis. « Par cette condamnation, les autorités veulent nous intimider, nous faire peur. Elles lancent un avertissement à tout journaliste ou à tout journal qui oserait écrire ou publier des informations d?ordre sécuritaire. Elles ne veulent plus que des journalistes se rapprochent de la caserne pour recueillir de l?information », dénonce M. Ariri, affirmant que son journal restera « fidèle » à sa ligne éditoriale. « Nous continuerons à faire notre travail d?investigation et à publier de l?information fiable, crédible et vérifiée, qu?elle soit liée aux affaires sécuritaires ou autres. Il n?y a de ligne à ne pas franchir que celle dictée par le code de l?éthique et de la déontologie », précise-t-il, invitant les autorités marocaines « à revenir à de meilleurs sentiments ». Les autorités marocaines ont également poursuivi en justice, dans le cadre de la même affaire, huit militaires marocains, dont trois officiers supérieurs, soupçonnés d?avoir transmis des documents secrets aux journalistes d?El Watan El An. Ces militaires ont été condamnés, en août 2007, par le tribunal militaire de Rabat, à des peines allant de six mois à cinq ans de prison ferme. Le Maroc, faut-il le souligner, figure parmi les pays où la presse connaît le moins de liberté dans le monde.


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