Algérie

Le Hamas à l'épreuve de la guerre frontale



Vaincre ou disparaître ! Pour la première fois de son histoire, l'organisation paramilitaire palestinienne Hamas est mise à l'épreuve de la guerre frontale. Face à ce mouvement créé en 1987 par Cheikh Yacine, rompu plutôt aux techniques de guérilla urbaine, une surpuissante et suréquipée armée israélienne, le Tsahal. Pourtant, point d'illusion à se faire sur l'issue de cette énième confrontation israélo-palestinienne, même si les « experts » occidentaux et les propagandistes de la mouvance islamiste ont tendance à présenter le Hamas comme une « redoutable puissance militaire ». Le déséquilibre des forces en présence est patent et n'autorise aucune chimère. L'opération « Plomb durci » lancée contre les « activistes » du Hamas, « tireurs de roquettes » sur les colonies israéliennes, entame sa deuxième semaine de carnage. Aux bombardements aériens et pilonnages meurtriers succède une offensive terrestre à grande échelle.L'historien militaire Martin Van Creveld, cité par l'AFP, affirme que la force militaire du Hamas « a été grandement surestimée par Israël, comme l'illustre son incapacité à tirer plus que quelques dizaines de roquettes par jour, qui ont tué quatre Israéliens », alors qu'avant le conflit, les pronostics alarmistes prévoyaient 200 roquettes par jour faisant des dizaines de victimes. Le quotidien israélien Ha'Aretz expliquait, la veille du lancement de cette opération, « la stratégie militaire du Hamas ». L'armée israélienne devra affronter, selon lui, « environ 15 000 Palestiniens armés en cas d'intervention dans la bande de Ghaza ». « Ces militants, issus de diverses factions du Hamas, seront probablement renforcés par quelques milliers de militants issus d'autres groupes palestiniens. Depuis deux ans, avec l'aide de l'Iran, le Hamas travaille d'arrache-pied à développer sa puissance militaire sur le modèle du Hezbollah libanais. » Le Hamas, une superpuissance '! A Ghaza pourtant, les blindés de Tsahal n'ont pas eu grand mal à faire voler en éclats le pare-feu palestinien. Les estimations israéliennes « chiffrent à 8000 le nombre de combattants très entraînés dont dispose le Hamas ». Les brigades Ezzedine Al Qassam, fierté du Hamas, ne comptent que « 1000 hommes répartis en sections, brigades et compagnies ». Des hommes « surentraînés », dotés d'une « formation idéologique » dans des' mosquées. Les forces du Hamas effectuent « durant six mois un entraînement de base qui comprend des exercices de simulation où ils apprennent à lancer des roquettes, des missiles antichars et des obus de mortier. Certains des instructeurs ont eux-mêmes été entraînés en Iran et au Liban ». D'après Ha'Aretz toujours, la défense du Hamas passe par « un gigantesque réseau de bunkers, de tunnels et de pièges ». Les Palestiniens ont prouvé leurs capacités en matière d'explosifs, puisqu'ils ont détruit trois chars israéliens et deux véhicules de transport de troupes blindés avec des explosifs sophistiqués. Les missiles antichars sont une composante importante de la stratégie de défense du Hamas, qui a bien intégré les leçons du Hezbollah lors de la guerre de l'été 2006 au Liban.Le Hamas a fait l'acquisition de missiles antichars venus des pays d'Europe de l'Est, même si l'on ignore de quel modèle il s'agit et quel en est le rayon d'action. En cas de confrontation, les militants du Hamas devraient utiliser leurs missiles antichars contre les hélicoptères de l'armée israélienne, afin de retarder et de bloquer son entrée dans Ghaza. Le Hamas, colosse aux pieds d'argile, disposerait donc de roquettes et de missiles antichars, assez pour inquiéter la puissance nucléaire qu'est Israël. Hier, un porte-parole du Hamas, Ismaïl Radwane n'a eu pourtant que des mots. « Votre entrée à Ghaza ne sera pas une promenade de santé et Ghaza sera votre cimetière, avec l'aide de Dieu », a-t-il lancé à l'endroit des militaires israéliens. Moushir Al Masri a réagi, sur un site palestinien, à l'offensive israélienne en déclarant que la résistance palestinienne se bat suivant « la tactique militaire de la résistance ». « L'ennemi (Israël) a vainement tenté de surprendre la résistance en intensifiant ses raids et en pratiquant la politique de la terre brûlée ; mais en osant s'avancer sur une centaine de mètres en terrain découvert, la résistance l'a surpris et lui a infligé des pertes incommensurables. »Bref, si la résistance en terre meurtrie est une réalité, la propagande l'est tout autant. La bande de Ghaza ' 362 km2 sur lesquels s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens ', promettent les chefs du Hamas, deviendra le « tombeau » des Israéliens. Ils « craignent », en effet, qu'une occupation « prolongée » n'achoppe d'une hécatombe pour l'armée israélienne. Un déploiement de troupes au sol à Ghaza, dans des zones urbaines totalement contrôlées par le Hamas, se traduirait par une nette hausse du nombre des victimes. « Des dizaines de militaires israéliens pourraient être tués dans une opération terrestre », estime Efraim Inbar, directeur du Centre Begin-Sadate de l'université Bar Ilan. Il ajoute par ailleurs que « le nombre de morts côté palestinien pourrait être trois à quatre fois plus élevé ». L'armée israélienne semble avoir tristement tiré les leçons de sa cuisante défaite en 2006 dans sa guerre contre le mouvement chiite du Hezbollah au Liban. Israël a rassemblé, au cours de la semaine écoulée, ses chars et soldats le long des 60 kilomètres de frontière avec la bande de Ghaza et rappelé à des milliers de réservistes d'éviter une autre débâcle face au Hamas.


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