Une jeune fille, soucieuse de ressusciter le patrimoine vestimentaire local a pris l'initiative d'organiser un défilé en haïk.
Cela s'est passé, le 9 mars dernier, à l'occasion de la journée mondiale de la femme, à la salle de cinéma Soumam de Jijel, en présence d'une forte assistance. De prime abord, Hanane Khelifi, est cette jeune étudiante en deuxième année master, spécialité langue française, qui a été piquée au vif à la lecture d'un article sur le haïk, paru au Soir d'Algérie. L'idée de tirer de l'oubli le haïk a été lancée sur la page facebook d'un groupe, qui, militant pour la sauvegarde du patrimoine traditionnel local, prépare d'ailleurs un glossaire sur le parler jijelien. Le projet d'organiser un événement autour du haïk a rapidement trouvé son chemin grâce au concours de membres activant à la maison de jeune Bounab Rachid.
«J'ai trouvé beaucoup de difficultés à convaincre les filles de prendre part au projet que je leur ai soumis, mais le jour « J » tout s'est dénoué après que c'est moi-même qui ai pris l'initiative de défiler la première en haïk et laâdjar (un petit voile, ndrl); le reste du groupe m'a ainsi suivi sans complexe devant les applaudissements des présents», raconte, avec enthousiasme, Hanane non sans faire part de son bonheur d'avoir réussi son coup. «C'était un moment inoubliable, fort et plein d'émotion», assure-t-elle. Notre jeune étudiante regrette, d'ailleurs, de voir nos mères et nos filles abandonner cet habit traditionnel. «J'ai discuté avec des femmes pour qu'on se réapproprie cette tradition, mais elles hésitent, car le poids du conservatisme est là pour empêcher tout retour à notre culture et, personnellement, je suis prête à porter le haïk si l'occasion se présente», confesse notre jeune étudiante.
Selon elle, les plus jeunes femmes qui portent encore cet habit ont, au moins, 52 ans, sinon les vieilles femmes qui ne sortent que très rarement de chez elles. «Remarquez que parmi celles qui s'habillent en hijab, certaines mettent laâdjar, ce qui explique qu'elles ne sortent que rarement de chez elles», soutient Hanane. Cela dit, il est vrai que l'islamisme pur et dur qui s'inspire de la doctrine obscurantiste wahhabite et de habit traditionnel propre aux Afghanes n'est pas étranger à la disparition du haïk, de la m'laya et bien d'autres choses.
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Posté Le : 26/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amor Z
Source : www.elwatan.com