Le hacker star Point Net

On ne connaît pas encore grand-chose de Hamza Bendelladj, un jeune Algérien de 24 ans qui vient d'être arrêté par la police de Bangkok.
Recherché par le FBI pour piratage informatique, il a fini par «tomber» loin des Etats-Unis d'Amérique où il a été identifié comme le voleur de millions de dollars à des banques dont il pénétrait les systèmes informatiques pour se servir.
En Algérie, on ne connaît ni ses origines régionales ni son parcours scolaire, mais on vient d'avoir, de la manière la plus spectaculaire qui soit, une idée de ses... états de services.
Et ça semble suffire à notre bonheur d'avoir quelqu'un de ce niveau-là dans un domaine «scientifique» qui semble réservé à la fine élite des technologies informatiques et de... l'escroquerie ! C'est donc avec une manifeste dose de fierté que la presse a rapporté hier l'information.
Et comme il arrive aussi au bonheur de ne pas arriver seul, le cliché - il doit être le seul disponible au point où en est l'affaire - qui accompagne l'information parue en bonne place dans pratiquement tous les quotidiens de la presse nationale suggérait plutôt un heureux événement qui invite à la liesse qu'une fin de cavale qui ferait baisser la tête de honte.
Il fallait la voir, la photo du jeune Hamza Bendelladj ! Sourire radieux, menottes aux poings exhibées comme un trophée de haute performance, il semblait aux anges.
Comme dans une parfaite mise en scène, tout semblait être préparé pour immortaliser l'instant «magique» de la consécration.
Un jeune homme ivre de joie, des policiers l'entourant comme une star qu'ils venaient de supplier pour obtenir la faveur de poser à ses côtés et un décor dont on peine à discerner le commissariat de la façade de grand cinéma.
C'est que dans l'affaire, tout le monde semblait trouver son compte. Le jeune qui semble avoir tout d'un as en informatique semblait arriver au terme d'un rêve en trois temps.
Il est «scientifiquement» consacré par son admission dans le cercle fermé des voleurs sur clavier qui plus est avec l'une des épreuves les plus ardues en la matière, puisqu'il a réussi la rare performance de pénétrer dans le réseau des grandes banques américaines qui n'ont pas la réputation d'être des passoires.
Il a subtilisé beaucoup d'argent, plus qu'assez pour s'offrir des choses bien terre à terre, puisqu'elles se réduisent à des caprices de voyages en première classe et de longues nuitées dans les palaces.
C'est d'ailleurs cette vie de luxe qui a attiré l'attention sur lui pour être cueilli dans la capitale indonésienne où il transitait en partant de Malaisie vers l'Egypte.
Il a réussi également son «coup médiatique» : le monde entier sait maintenant ce dont il est capable. Il est enfin parvenu à se faire connaître de son pays d'origine dont il doit être déjà le héros fantasmagorique de milliers de jeunes et de moins jeunes en quête désespérée de reconnaissance.
Il doit savoir que l'informatique seule ne pouvait pas lui en procurer, sinon, ça se serait su avant qu'il n'aille sur un autre terrain qui a fait que le FBI se mette à ses trousses. C'était précisé dans tous les titres de la presse nationale.
Ce n'est pas tous les jours qu'un «hacker» algérien se fait arrêter alors qu'il est recherché par la police fédérale américaine.Dans un pays où il ne se passe rien, ça vaut toutes les manchettes. Avec les honneurs en plus.