Algérie

Le h'rig, un business mortel qui rapporte



Le «bizness» de l'immigration clandestine fait florèsdepuis quelques années en Algérie. Et plus depuis la fin de l'année dernière,si l'on en juge par le nombre de ces «desperados» qui bravent tous les dangerspour un «one way ticket» vers l'eldorado européen.La fin de cette semaine aura été particulièrement celle desharraga avec pas moins de 57 immigrants clandestins qui ont été arrêtés depuismercredi dernier. En 2007, 1.500 immigrants clandestins ont été arrêtés par lesdifférents services de sécurité, dont les gardes-côtes. Le phénomène, loin des'estomper, ne fait que s'amplifier, alors même que les mesures de contrôle etde surveillance se sont nettement renforcées depuis que Bruxelles a appelé lespays de la rive sud à mieux maîtriser leurs frontières, notamment le Maroc.Et ce qui intrigue aujourd'hui, ce sont ces informationsselon lesquelles des ateliers de fabrication d'embarcations artisanales ont étéinstallés par des réseaux de soutien aux passeurs. A Annaba, Oran, Béni-Saf, detels ateliers existent, où sont construites ces embarcations de fortune surlesquelles embarquent parfois jusqu'à 20 personnes. Une information terrifiantequi suppose que des centaines de jeunes, sans expérience des dangers de la mer,sans équipements de navigation et de survie adéquats, sont embarqués dans des«radeaux de fortune» pour une hypothétique traversée de la Méditerranée.Combien sont-ils ces «desperados» qui n'ont jamais purallier l'autre rive, et morts seuls dans une grande détresse en pleine mer ?On ne le saura peut-être jamais.Ce qui est sûr pourtant, c'est que ce phénomène génère degros bénéfices. D'abord, du fait qu'une place vers «la mort» ou la prisoncoûterait entre 50.000 et 60.000 dinars par «tête de pipe», payables avant latraversée. Ensuite, la vente de matériel de navigation «rafistolé» est négociéà plus de 100.000 dinars. Autant dire que les marchands de rêve ne reculentdevant aucune occasion pour gagner de l'argent, amplifiant, sciemment ouinconsciemment, le drame des immigrants morts durant leur traversée.Et le plus préoccupant dans tout cela, c'est qu'il n'y aaucune réflexion sérieuse et crédible pour endiguer ce fléau et éviter à descentaines de jeunes d'aller mourir bêtement en mer, et donner des solutionsréalistes pour inverser la vapeur.Hamid Khaldoun, sociologue au CREAD, souligne, un peuétonné, qu'aucune «institution étatique ne nous a sollicités jusqu'à présentpour diagnostiquer les causes de ce phénomène social en pleine croissance».Affligeant !


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