Mais depuis quand le terrorisme ne s’attaque pas aux civils ? Les justifications de l’organisation de Abdelmalek Droukdel ne visent, en fait, qu’à cacher les dissensions internes tout en essayant de rassurer les membres des réseaux de soutien qui seraient enclins à quitter le GSPC face aux pressions de la population et des services de sécurité.“Que les musulmans sachent aussi que nous ne les avons pas visés et nous ne les viserons pas”, insiste encore une fois le GSPC dans un autre communiqué diffusé avant-hier sur des sites islamiques. Cette accentuation répétée sur les cibles et les musulmans visés — entendre civils visés — sonne plutôt comme un aveu de la responsabilité du GSPC dans la mort des dizaines de civils tués dans les derniers attentats.
Le GSPC, qui n’a pas l’habitude de se justifier sur la nature de ses cibles, est en l’espace d’un mois, à son quatrième communiqué et à sa quatrième justification sur la mort des civils dans les derniers attentats. Tout le monde l’aura compris, si le GSPC insiste, c’est parce qu’il se sent coupable. Mais il est coupable de la poursuite du terrorisme en Algérie, et son allégeance à Al- Qaïda n’avait que confirmer cette tendance au sein de l’organisation de Abdelmalek Droukdel à continuer sur la voie du terrorisme jusqu’à la destruction des symboles de l’État algérien. Et les attentats kamikazes du 11 avril 2007 ainsi que ceux du 11 décembre de la même année ont révélé les desseins du GSPC. “On ne peut cacher le soleil avec un tamis”, dit un adage bien de chez nous car les crimes horribles ont été commis dans les villes, et les citoyens ont assisté en direct à la mort de civils que l’ex-GSPC appelle “les musulmans”. D’autres citoyens, de Biskra, de Zemmouri, de Tlemcen, de Bouira, et d’autres régions du pays connaissent eux aussi “les musulmans visés”. Ils les ont enterrés avec leurs propres mains. Le GSPC est plutôt trahi par ses propres justifications, un peu nombreuses.
Celles-ci semblent destinées probablement à colmater des brèches apparues ces derniers temps au sein du groupe terroriste à cause justement de ces nombreux “musulmans” tués. L’on sait que le GSPC est traversé par plusieurs tendances qui ne cessent de s’affronter pour le contrôle de l’organisation. On se souvient, dans son premier communiqué, le GSPC a passé sous silence les attaques commises à l’est de l’Algérie se contentant d’évoquer uniquement les attentats kamikazes perpétrés au centre du pays.
Le GSPC vient certes de se
rattraper avec son dernier
communiqué en donnant un bilan général de ses méfaits, mais ceci ne prouve en rien la prétendue cohésion que le GSPC veut afficher. Une cohésion de façade qui demeure conjoncturelle d’autant que le forcing des services de sécurité qui ont renforcé les dispositifs sécuritaires à travers un maillage des maquis et autres repaires terroristes commence à donner ses fruits. Naturellement, le communiqué ne parle pas des pertes qu’ont subies les groupes terroristes, ces deniers temps, notamment la mort d’un des architectes de l’attentat de Bouira, l’artificier de katibat El-Farouk Derbal Amar Abderrahmane dit Mourad Abdel Djabber alias Abou Hodheifa et deux de ses adjoints ainsi que l’élimination de plus de 15 autres terroristes dont les dix de Aïn Defla.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Madjid T.
Source : www.liberte-algerie.com