Algérie

Le groupement de la gendarmerie ciblé: Attentat suicide à Tamanrasset



La ville de Tamanrasset, capitale du Hoggar et haut lieu du tourisme national, a été la cible hier d'un attentat terroriste à la voiture piégée qui a ciblé le siège du groupement territorial de la Gendarmerie nationale.

La nouvelle a étonné plus d'un, cette ville du sud du pays étant réputée être calme. Cet attentat terroriste a fait 23 blessés, selon un premier bilan officiel. L'attentat a occasionné des blessures à 15 gendarmes en poste, 5 éléments de la Protection civile et à 3 citoyens qui étaient de passage au moment de la déflagration, a précisé la Gendarmerie nationale. «L'attentat a été perpétré à 7h45 par un terroriste à bord d'un véhicule tout-terrain de marque +Toyota Station+ qui a ciblé l'entrée principale du groupement de la GN», a-t-on précisé encore. Toutes les victimes ont été évacuées vers l'hôpital de la ville de Tamanrasset et leur situation est hors de danger, à l'exception d'un gendarme gardé sous observation médicale, rassure la même source. D'autres sources ont cependant indiqué que plusieurs blessés ont été transportés à l'hôpital dans un état grave, alors que l'auteur de l'attentat est mort déchiqueté par l'explosion. Réputé paisible, Tamanrasset a été secoué par cet acte terroriste à un moment où des mesures sécuritaires draconiennes ont été prises pour éviter que de telles actions ne se déroulent sur le territoire national, à un moment où la circulation d'armes de guerre suite à la guerre civile en Libye donne des inquiétudes pour cette région du pays.

Quelques heures après l'attentat, un groupe terroriste qui commence à écumer la région du Sahel a revendiqué cet attentat, selon un communiqué qu'il a transmis au bureau de l'AFP au Mali. «Nous vous informons que nous sommes à l'origine de l'explosion ce matin à Tamanrasset dans le sud de l'Algérie», a indiqué le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), un nouveau groupe islamiste apparu en 2011 et qui prône le djihad en Afrique de l'Ouest, dans un court message écrit. Ce mouvement est apparu au grand jour après le kidnapping de trois humanitaires européens (deux Espagnols et une Italienne) au camp de réfugiés sahraouis de Tindouf en octobre dernier.

Ce groupe, qui serait entré en dissidence avec l'organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), prône un djihad pur et dur, et a menacé en janvier dernier dans un message vidéo plusieurs pays occidentaux. Ce mouvement est dirigé par des Maliens et des Mauritaniens, selon des experts. Il serait dirigé par un Mauritanien, Hamada Ould Mohamed Kheirou, alias Abou Qumqum, contre lequel la justice mauritanienne a lancé un mandat d'arrêt international le 28 décembre dernier. Le 12 décembre 2011, une vidéo montrant des hommes armés encadrant deux femmes, une Italienne et une Espagnole, ainsi qu'un Espagnol, qui ont été enlevés le 23 octobre du camp sahraoui de Hassi Rabouni de Tindouf, avait été rendue publique par le MUJAO.

Cet attentat terroriste a été perpétré à la veille d'une importante réunion sécuritaire en Libye et dont l'ordre du jour sera la sécurité des frontières des pays du Sahel et de l'Afrique du Nord, y compris l'Egypte, et au sud avec le Tchad et le Soudan. Car la prolifération de groupes terroristes et de bandits dans cette partie de l'Afrique inquiète au plus haut point les pays de la région. A Tamanrasset, cet attentat, le premier jamais perpétré dans le sud du pays, appelle à des mesures de sécurité draconiennes.




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