Algérie

Le Groupe des pays voisins se réunit à Niamey



Le Groupe des pays voisins se réunit à Niamey
Le GNA est sous le feu croisé des milicesLes derniers développements rendent impératif l'examen des défis apparus, marqués par la défaite de Daesh à Syrte et la montée en puissance des autorités rivales de Tobrouk, mobilisées autour de l'armée de Khalifa Haftar.La 9e réunion ministérielle des pays voisins de la Libye sera ouverte demain à Niamey (Niger), avec la participation de représentants des organisations régionales et internationales avec le souci de poursuivre la concertation et approfondir la coordination entre les pays de la région pour faire face aux nouveaux enjeux qui menacent le processus politique engagé depuis un an dans le pays. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, qui prendra part à la réunion, avait planté le décor en indiquant l'ordre du jour de la rencontre dont le but est d' «examiner plusieurs questions liées à la situation dans la région qui est désormais confrontée au terrorisme, au crime organisé, au trafic de drogue et d'armes et à la migration clandestine».Outre les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Niger, de l'Egypte, de la Tunisie, de la Libye, du Tchad et du Soudan, vont également participer le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, chef de la Mission d'appui des Nations unies pour la Libye (Manul), Martin Kobler, l'ancien président de la Tanzanie, envoyé spécial de l'Union africaine pour la Libye, Jakawa Kikwete, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abu El Gheit. Cela illustre l'importance du rendez-vous, eu égard à la nouvelle donne marquée par des mises en cause inattendues de l'autorité du gouvernement d'union nationale conduit par Fayez al Sarraj. Voici à peine trois jours, le chef de l'ancien gouvernement de Tripoli, Khalifa Ghweil, avait annoncé le retour de son équipe, depuis le siège du Conseil d'Etat. Adoubé par Fadjr Libya, la puissante milice qui règne sans partage dans la région de Tripoli, il avait contesté le GNA d'Al Sarraj en avril 2016 avant de céder la place sous la pression des milices de Misrata. Il s'agit là d'un véritable pied de nez à la face de la communauté internationale qui, malgré les manoeuvres tordues de certaines puissances européennes, pressées de soutenir le maréchal Haftar et «son» pétrole, a apporté son soutien au GNA né de la médiation onusienne au sein de laquelle l'Algérie a fortement contribué au processus de retour à la paix et à la réconciliation en Libye.Mais les derniers développements rendent impératif l'examen des défis apparus, marqués par la défaite de Daesh à Syrte et la montée en puissance des autorités rivales de Tobrouk, mobilisées autour de l'armée de Khalifa Haftar.Une situation qui risque, si rien n'est entrepris au plus vite, de compromettre les efforts consentis au triple plan national, régional et international pour le règlement de la crise en Libye dans le cadre du processus politique inclusif.Qui plus est, les pays participants auront à se pencher sur les conséquences de cette crise qui perdure et dont les répercussions sont tangibles sur l'ensemble des pays limitrophes, que ce soit au Maghreb comme l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte ou au Sahel comme le Tchad, le Soudan et même le Niger et le Mali. Ce double enjeu nécessite la mise en oeuvre d'une stratégie diplomatique et sécuritaire qui anticipe les possibles dérives que l'instabilité de la Libye pourrait à tout moment engendrer.Pour l'Algérie, cela a été souligné par Abdelkader Messahel, il s'agit avant tout de rappeler à Niamey le soutien résolu que le groupe des pays voisins apporte au GNA de Fayez al Sarraj et sa solidarité avec le Niger qui est lui aussi confronté à une menace inquiétante, en témoignent l'enlèvement d'un humanitaire américain vendredi dernier, l'assassinat de deux soldats au cours de cette opération et l'attaque d'un camp de réfugiés maliens dans la zone de Tahoua, à 350 km de Niamey, faisant 22 morts parmi les soldats nigériens.Depuis sa première réunion à Alger, en mai 2014, le groupe des pays voisins a constamment soutenu le principe défendu par l'Algérie, à savoir une solution politique respectant l'unité et la souveraineté de la Libye ainsi que les intérêts suprêmes du peuple frère libyen, ainsi qu'une lutte sans merci contre la menace terroriste. Fort de cette constante, il oeuvrera à la réaffirmation des décisions de la 7ème réunion à Alger, en décembre 2015, et de la 8ème à Tunis, en mars 2016, qui ont balisé la voie à l'accord politique conclu dans le cadre des Nations unies et présidé à l'avènement du Conseil présidentiel, conduit par Fayez al Sarraj.


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