Algérie

Le grand ratage



Le grand ratage
La plupart des travailleurs au noir ont quitté les bancs de l'école très tôt et se sont directement plongés dans la vie active. Une situation qui les a empêchés de s'inscrire dans les Centres de formation professionnelle pour apprendre un métier qui aurait pu les mettre à l'abri de l'exploitation dont ils font l'objet de la part d'employeurs sans scrupules. Certains ont rejoint le monde du travail à moins de 15 ans, poussés par la situation socio-économique fragile de leurs familles. Nos interlocuteurs ont avoué, à l'unanimité, que l'exploitation dont ils ont fait l'objet au début était plus «atroce». Certains affirment même avoir été employés en contrepartie seulement de l'hébergement et de la restauration. «Pendant les années 1980 et 1990, les conditions de travail étaient beaucoup plus sévères et les patrons se permettaient même d'infliger des punitions aux petits employés. Moi-même, j'ai travaillé pendant près de six mois dans un café sans toucher le moindre sou, sous prétexte que j'étais stagiaire», témoigne Farid, la quarantaine. Le ratage d'une formation professionnelle constitue le principal regret de ces citoyens qui ne possèdent, en fait, que leur force physique comme atout à faire valoir. «Des enfants de mon quartier, qui ont aussi échoué à l'école, possèdent aujourd'hui des ateliers de menuiserie, de mécanique, d'autres des salons de coiffure, etc. Allah Ghaleb, des gens comme moi n'ont d'autre alternative que d'accepter n'importe quel emploi rien que pour sauvegarder leur dignité», regrette Tahar, receveur dans un bus de transport de voyageurs à Alger. Auparavant, les écoles pouvaient exclure les élèves quel que soit leur âge, contrairement à ces dernières années où il est strictement interdit d'exclure un élève avant l'âge de 16 ans. Cette mesure et l'existence d'une grande offre en matière de formation professionnelle et d'apprentissage à travers l'ensemble des régions du pays permettent de limiter le recours des enfants à l'emploi précaire.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)