Algérie

Le grand perdant



Lancé dans la bataille électorale avec comme leitmotiv de "porter le hirak dans les sinstitutions", le parti Jil Jadid de Soufiane Djilali n'a, finalement, pas décroché la timbale. Parti pourtant avec un immense espoir de faire participation une étape pour s'imposer sur la scène politique nationale, Jil Jadid est sorti bredouille du scrutin législatif.Un seul siège dans son escarcelle, selon les premiers résultats, non officiels, lui qui focalisait les regards depuis quelque temps. Jil Jadid est ainsi parmi les grands perdants de ces joutes. Pour une première expérience, elle est sans doute amère, lui qui a choisi la participation alors qu'il savait qu'elle était rejetée. Ce parti qui a bâti une réputation par son opposition farouche au système Bouteflika, ayant été le premier à avoir appelé à des manifestations publiques contre le 5e mandat, n'a probablement pas atteint les résultats escomptés.
Les nouvelles postures adoptées par le parti en prenant ses distances avec ceux qui réclamaient la transition et en s'inscrivant dans l'agenda du pouvoir y sont-elles pour quelque chose ' Il faut dire que la direction de ce parti avait une autre approche de sortie de crise : saisir l'opportunité d'un changement par les urnes, même si la satisfaction de certaines revendications du Hirak n'étaient pas effectives et que les conditions générales ne se prêtaient pas à des réformes en profondeur. Dès lors qu'il avait adopté une nouvelle vision et une nouvelle approche, Jil Jadid n'a pas manqué de participer à des rencontres avec le chef de l'Etat dans le cadre des consultations politiques. Il a même parfois pris, de manière frontale, des positions qui concordaient avec celles du pouvoir... Aussi, avait-il répété avoir perçu de "bonnes intentions chez le Président" en annonçant, même courant 2020, la libération intervenue ultérieurement de certains détenus.
Après avoir longtemps fait cause commune avec les partis de la mouvance démocratique, il s'est même permis, plus tard, de vivement les critiquer. En dépit de cette réorientation à la fois dans le discours et dans les positions, l'objectif attendu n'est pas au rendez-vous. Autant pour le parti que pour le dénouement de la crise. Il reste que pour les militants de ce parti, malgré la déroute, le combat continuera en faveur des idéaux de la démocratie. Pour eux, leur parti "a présenté un projet de société moderne" durant "une belle campagne électorale", qui a touché des millions de citoyens. "Mais, ironie du sort, les urnes n'ont rien donné", déplore-t-on. Habib Brahmia, candidat du parti dans la capitale, ne perd pas espoir. Pour lui, "c'est une lutte politique que nous menons, donc rien ne saura nous éloigner des principes de démocratie et de liberté que nous avons de tout temps défendus". "On ne pouvait pas laisser les figures du bouteflikisme revenir", a-t-il affirmé, comme pour justifier la participation de son parti aux législatives. Excluant l'existence d'une fraude "massive", Habib Brahmia regrette, cependant, le rejet des élections, car, a-t-il dit, "c'est la minorité" qui a élu cette Assemblée.
Mohamed Mouloudj


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