Algérie

Le grand Pari Algérois



Le grand Pari Algérois
Alger n'en finit pas de pleurer, tout comme les pierres qui ont servi à bâtir les cités de Climat de France et de Diar El Mahçoul, réalisations des années 50 ayant pour but d'être une solution aux premiers problèmes de surpopulation des quartiers populaires, et un moyen de mettre en pratique, par l'attribution de logements aux familles musulmanes, une politique de rapprochement entre les deux communautés, européenne et indigène... La pierre qui pleure n'étant pas une métaphore, de voir les moisissures des murs de ces mêmes Climat de France, Diar El Mahçoul et autres cités pour comprendre aussitôt tout le retard cumulé, depuis un demi-siècle, en termes d'entretien, de rénovation et de réalisations nouvelles relativement à l'habitat. Sur ce point précis, les deux cités, prises ici en exemple, sont là pour démontrer le véritable état des lieux, dès lors que l'on s'en vient à parler de crise de logement, rénovation urbaine, architecture, protection de l'environnement social et culturel, aménagement et préservation des sites naturels et historiques, promotion immobilière... Et, c'est sur tous ces plans que doit au devrait être insufflée la dynamique qui fera d'Alger une ville nouvelle, riche de son histoire et ouverte sur le modernisme. Il faut rêver Alger et, surtout, être capable de réaliser le rêve. Or la Casbah qu'il faut absolument sauver et de laquelle on doit expurger tout ce qui en a fait un ghetto, pour la transformer en un pôle d'attraction touristique, culturel et historique, rentable au plan économique, il faut reconsidérer ce qui reste de ce que nous pouvons appeler l'ancienne ville européenne, ne pouvant pas la qualifier de moderne... Car, la majorité des bâtiments d'Alger a une moyenne de quatre-vingt ans d'âge, si ce n'est plus. Or, au début du siècle dernier, l'on ne savait pas encore pour combien de temps l'on construisait. Et ce n'est qu'après la Première Guerre ondiale que les architectes et promoteurs immobiliers ont commencé, en termes de rentabilité, à s'intéresser à la durée de l'habitat... Aujourd'hui en Amérique, en Europe ont sait pour quel nombre d'années sont conçus les projets immobiliers, lesquels, à terme, doivent faire place à de nouvelles habitations sous peine d'être déclassés à tous points de vue... A Alger de prendre exemple ! Vaste sujet très controversé au niveau des décideurs politiques et économiques, en ce qui concerne particulièrement notre capitale. Avec soixante ans d'âge, les cités du genre Climat de France et Diar El Mahçoul auront vu l'équilibre sociopolitique qu'on leur prêtait rompu depuis très longtemps, cependant que commençant à être rejointe, sur ce même plan, par ces autres cités périphériques que sont Les Anassers, Bab Ezouar et bien d'autres. De fait il n'y a pas que la Casbah qui s'effondre, de nombreux quartiers voient leurs bâtiments s'effriter ; tout étant à refaire ; et, confronté à un tel problème nécessitant une politique de l'Habitat très audacieuse, il y aurait lieu de sortir des sentiers battus et faire preuve de réalisme en mettant en adéquation les besoins et moyens immédiats, face à cette exigence incontournable et urgente qu'est la refonte générale de la ville. La capitale, a elle seule, vaut plus que le plus onéreux des programmes spéciaux de développement régional accordés dans les années passées ! A cette heure, il s'agit de savoir si Alger peut connaître une implosion organisée en vue de sa reconstruction graduelle et générale '! C'est sur ce point précis que l'audace et l'imagination se feront concurrence ! Notre propos n'étant pas de revenir et de persister sur les erreurs commises et continuant de l'être dans le domaine de l'Habitat, disons, néanmoins, avec insistance, qu'une grande partie du patrimoine immobilier algérois, hérité de l'ère coloniale et celui réalisé, depuis, sous forme de cités ont fait leur temps ou qu'ils sont en passe d'être dépassés ! Et, ce bref examen de la capitale, nous fait dire que la question du logement social ne saurait être éludée, trop de familles aux revenus bien faibles méritant autant de respect et de droits que les plus nanties, car premier élément humain d'importance à prendre en considération dans ce dossier « Habitat algérois ».




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