Algérie

Le grand jeu (I)



Nous sommes dans un monde où ce slogan presque orwellien accompagne un autre : le mensonge, c'est la vérité. Ou, plus modestement, les vessies sont des lanternes...
Le déclin, c'est la croissance. La déchéance, c'est la réforme. Le flicage, c'est la sécurité. La précarité, c'est le social. La guerre, c'est l'humanitaire... Et la liste est longue. Rien n'est plus futile que de vouloir jouer les prophètes ; chacun sait qu'il est impossible de prédire l'avenir. Mais pour se faire une idée approximative de la direction où nous allons, il est bon de connaître un peu le passé et d'essayer de comprendre le présent. Cela peut sembler banal à première vue, mais c'est loin d'être évident. Tout ou presque, autour de nous, est fait pour nous empêcher d'interpréter correctement le présent, d'y voir clair dans les événements et les mutations qui se déroulent sous nos yeux. Tout est fait pour nous cacher les rapports qui régissent les forces en présence. Tout est fait pour nous cacher la nature de ces forces, voire même leur simple existence. L'appareil de persuasion de l'opinion publique est plus puissant et plus sophistiqué qu'il ne l'a jamais été. Les récents événements de Libye et de Syrie, rien que pour citer ceux-là, en font foi. L'opinion est déstabilisée par rapport à la réalité du terrain et les exécutants sont légions. Ceux qui veulent dominer le monde à coups de bombes au détriment de la vie humaine ne se contentent pas de falsifier l'histoire, ils falsifient aussi systématiquement l'actualité. Leur objectif ultime est le pillage économique à grande échelle. Pour y parvenir, il leur est nécessaire d'instaurer le vandalisme politique, qui ne sera lui-même réalisable que grâce au totalitarisme idéologique et à la destruction culturelle. Avec, au bout du compte, la barbarie. C'est un processus complexe qui est en cours de réalisation. Difficile à maîtriser et, dans une certaine mesure aléatoire, il peut échapper à ses promoteurs. Où en sommes-nous ' Il est grand temps de faire l'inventaire. Les groupes multinationaux - ou plutôt extra-nationaux ' se substituent progressivement s'ils ne forcent pas le destin, dans certains cas, aux Etats tels que nous les connaissons. Les décisions importantes semblent se prendre hors des gouvernements, dans quelques cercles exclusifs et fermés dont le monde soupçonne à peine l'existence. En suivant de raisonnement orwellien, toutes les avancées, toutes les conquêtes, tous les progrès réalisés grâce aux innombrables luttes doivent impérativement être effacés, annihilés, éradiqués avant d'être tout simplement oubliés, évacués de la mémoire individuelle et collective. (A suivre)


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