Algérie

Le grand hold-up



D'abord, arriver par la bande ou la frontière, débarquer avec des armes et des masques, et prendre en otage l'Etat. Mains en l'air, personne ne bouge, la force est supérieure à la légitimité. Puis, une fois dans la place, amorcer la confusion entre le régime et l'Etat, les hommes et le régime, au point où un homme devient le Régime et devient l'État. Une fois le coup de force entériné, prendre la société en otage. Le syndrome de Stockholm suit, les otages prenant fait et cause pour les kidnappeurs, c'est eux ou rien, c'est eux ou le chaos, c'est eux sinon qui d'autre ' Puis mettre la main sur la caisse, le pétrole c'est à moi, il servira à mes enfants, ma famille et mon entourage, puis à acheter des féodalités et des soutiens. Les miettes serviront aux otages afin qu'ils ne meurent pas de faim, puisqu'il n'y a pas de prise d'otage sans otages. Une fois le chéquier et la matraque aux mains des kidnappeurs, finir en apothéose et prendre en otage tout le pays. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, il sera abattu, mis en prison ou déclassé.Ahmed Ouyahia vient d'annoncer que pour la création de nouvelles wilayas ou wilayas déléguées, revendications populaires qui sont plus anciennes que sa nomination au poste de Premier ministre, ce sont les régions qui enregistreront le plus fort taux de participation qui seront récompensées. Cette méthode digne d'un véritable preneur d'otages n'a été rendue possible que par ce hold-up opéré par la confusion des genres. Entre le régime et l'État bien sûr, mais aussi entre le patriotisme et le clientélisme, entre l'argent public et l'argent privé et entre le pays et le territoire. D'ailleurs l'État, ou le régime, vient d'acquérir pour l'exercice 2009 des milliers de grenades lacrymogènes. Il s'agit bien sûr de contrer la rébellion, mais surtout de laisser planer un nuage perpétuel de fumée au-dessus de la nation.


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