Le paysage audiovisuel est marqué par un flou qu'il va falloir dissiper.Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a annoncé hier, la tenue prochaine d'une réunion au niveau de son département, dont l'ordre du jour concernera spécifiquement les chaînes privées de télévision. Il s'agit, selon les propos du ministre, de statuer sur le sort de ces médias, dont une grande majorité, faut-il le rappeler, exerce dans l'informel. A l'exception de cinq chaînes de télévision autorisées par le ministère de la Communication à activer sur le territoire national, aucun média audiovisuel privé n'est officiellement habilité à réaliser des reportages en Algérie. Une situation «provisoire» qui devrait évoluer pour aboutir à un paysage audiovisuel stable identifié et respectueux de la réglementation.En attendant, en quelques années d'exercice, quelques «alertes» ont retenti, une émission a disparu pour des raisons liées à la «liberté d'expression», une chaîne a carrément mis la clé sous le paillasson et une multitude de «petits» dérapages constatés dans des émissions de débat politique, mal conçues, insuffisamment mûries et souvent mues par la course au sensationnel. Il faut dire qu'en trois ans d'exercice, l'ensemble des chaînes se valent à quelques exceptions près. Les spécialistes du domaine estiment nécessaire la mise en place de mécanismes dédiés à l'organisation de l'espace audiovisuel national. Prévues par la loi et concernées par des décrets exécutifs, les instances appelées à gérer la profession existent, dont l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. Présidée par Miloud Chorfi, cette instance a déjà fait parler d'elle, à travers les mises en garde adressées à quelques chaînes de télévision pour des programmes choquants diffusés durant le mois de Ramadhan. Les interpellations sont restées au stade des «réprimandes» verbales, sans actions en direction de ces chaînes. Il faut dire que celles-ci obtempèrent, le plus souvent. Mais cela ne constitue pas, pour autant, un marqueur de stabilité de la scène audiovisuelle nationale. Le fait que l'ensemble des chaînes privées n'est juridiquement pas de droit algérien, pose un réel problème de crédibilité et de contrôle sérieux.Il faut dire que ce «grand chahut» qu'est l'audiovisuel dans le pays a amené une chaîne. comme El Magharibia qui émet àpartir de Londres de s'offrir des «correspondants» en Algérie, lesquels s'autoproclament journalistes et activent à partir de l'intérieur du pays pour le compte d'une télévision qui n'a organiquement, politiquement et professionnellement rien à voir avec l'Algérie. C'est dire que le paysage audiovisuel est marqué par un flou qu'il va falloir dissiper. C'est précisément l'objectif de la rencontre programmée par le département de Hamid Grine. Il s'agira donc de faire le point sur la pratique sur le terrain de ces médias et certainement mettre les points sur les «i». Mais quoi que se décide au niveau de cette réunion, l'organisation du champ médiatique national passe par l'installation de toutes les instances prévues par la loi et donc la désignation des journalistes par leurs pairs pour faire partie de ces instances. Le ministre en est conscient et c'est avec une certaine satisfaction qu'il annonce la délivrance de 3700 cartes professionnelles. Cela permet d'avoir une meilleure visibilité de la profession et, partant organiser de vraies élections. Le reste se mettra en place graduellement, les chaînes offshore deviendront nationales et les télévisions qui profitent du flou à l'image d'El Magharibia, n'auront, en principe aucun droit de cité.
Posté Le : 08/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd BOUCETTA
Source : www.lexpressiondz.com