Algérie

Le grand écart Edito : les autres articles


Le grand écart                                    Edito : les autres articles
Les guerres ont fait oublier la faim, mais aussi les promesses faites il y a onze années afin de réduire d'au moins de moitié la pauvreté dans le monde. Une bien terrible situation que l'ONU doit gérer, elle qui aurait aimé que certains de ses membres se gardent de faire des promesses sachant pertinemment qu'ils ne les tiendront pas. Non pas faute de moyens, car il n'en manque pas, mais cette fois de volonté politique. Et c'est là où il faut et même beaucoup, car la contrepartie est parfois redoutable sur le parcours politique. Pour certains dirigeants de la planète, le choix était entre une place dans l'histoire, et d'autres années au pouvoir. Rien de plus simple. Dans le premier cas, il fallait coûte que coûte aller au-devant des millions de personnes qui vivent en deçà du seuil de pauvreté, un euphémisme pour désigner la faim. Un fléau qui fait des ravages dans le monde, et que la planète n'arrive pas à éliminer.
Et là, il ne s'agit pas seulement de donner, ce qui est élémentaire, mais plus substantiellement aider ces populations à se prendre en charge et éloigner cette catastrophe. Ce qui aurait coûté quelques moyens, mais accepter les effets au plan intérieur qu'un tel engagement pourrait produire, encore que cela ne soit pas du tout évident, car il est possible d'y aller sans se ruiner. A l'inverse, c'est donner quelques sous dans l'espoir d'en prendre beaucoup. C'est donner sans exclure le moindre politique qui se matérialisera en voix. Et là, il s'agira des agriculteurs importants dans certains pays, et cela se voit dans certains pays d'Europe où, constate-t-on, les règles du libéralisme ne sont bonnes que si le bénéfice est certain. Appliquer à la pauvreté la règle du profit. Et là, la règle consiste à contrarier le développement que ces pays pourraient amorcer en les poussant à la ruine. La règle est bien simple, il s'agit de rendre leur production invendable, rendue plus chère, malgré ses coûts de production, du fait des subventions accordées aux agriculteurs des pays riches, ou alors que ceux-ci mettent en place des barrières douanières. Quel que soit le procédé, le but est le même, et dans tous les cas de figure, le perdant est celui qui a cru aux promesses, même si toutes ne sont pas fausses. Elles ne le seront jamais si elles échappent aux considérations politiques.
C'est pourquoi, l'ONU en est à dérouler une espèce de compte à rebours, car 2015 est pour bientôt et la crise économique actuelle rend encore plus incertain l'objectif arrêté en commun au début de ce siècle. Ses statistiques l'encouragent au contraire à poursuivre dans cette voie, puisque la croissance de ces dernières années a permis de faire baisser le nombre de personnes qui, dans les pays sous-développés, vivent en deçà de ce fameux seuil de pauvreté. Trois cents millions en moins, ce n'est pas négligeable. Il faut au contraire en parler et tout faire pour que le taux global de pauvreté passe en dessous de 15% d'ici à 2015. Des chiffres froids, mais pour ceux qui s'y intéressent, ils sont suffisamment forts pour que le monde ne s'y intéresse pas. Une question de justice.
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