Algérie

Le grand dilemme du gouvernement tunisien



«Les sit-in entravent l’activité économique dans le pays», a déclaré lors d’un point de presse le porte-parole du gouvernement, Samir Dilou, en dénombrant quelque «513 sit-in» à travers le pays depuis le début de l’année. «En 2011, la Tunisie a perdu 2,5 milliards de dollars soit l’équivalent de 100 000 emplois», a-t-il dit sans plus de précisions. Le déficit commercial est de 4,8% en 2011 et l’inflation s’élève à 4,4%, son niveau le plus haut depuis 5 ans, a ajouté M. Dilou. «Le gouvernement se trouve devant un dilemme, ou faire appliquer la loi et mettre fin aux sit-in, ou respecter le droit légitime des gens de manifester», a-t-il poursuivi, en appelant les Tunisiens à ne pas organiser de sit-in «à tort et à travers». Il a particulièrement cité le cas de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), 5e producteur mondial de phosphates, dont les activités sont très fortement perturbées depuis la révolution. «En 2010, la CPG avait réalisé un bénéfice de 825 millions de dinars. En 2011, il est de 200 millions. Cette société risque de perdre ses principaux clients, parmi lesquels la Turquie dont 90% des importations viennent de Tunisie», a-t-il dit.   Sur un autre plan, le désespoir social continue de gagner les populations rurales en Tunisie où les suicides par immolation se font de plus en plus courant. Hier un homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a tenté hier de s’immoler par le feu devant le gouvernorat de Bizerte (nord), a-t-on appris de source hospitalière et selon des radios tunisiennes.
Sur les traces ardentes de Bouazizi
L’homme, connu pour avoir des antécédents psychiatriques, a été hospitalisé dans un état très grave à l’hôpital régional Bougafta, a indiqué à l’AFP une source hospitalière. «Il s’est aspergé d’essence et a mis le feu, son pronostic vital peut être engagé. On ignore les raisons exactes de son geste, mais il est connu pour des antécédents psychiatriques», a déclaré cette source. Selon les radios tunisiennes Shems FM et Mosaïque FM, l’homme a tenté de s’immoler par le feu peu avant midi devant le gouvernorat de Bizerte, une ville située à 70 km au nord de Tunis. Cet incident survient deux jours après la tentative d’immolation par le feu d’un chômeur à Gafsa, le jour de la visite de trois ministres dans cette région défavorisée du centre-ouest de la Tunisie. L’homme, un quadragénaire père de trois enfants, est depuis hospitalisé à Ben Arous, près de Tunis, dans un «état critique».
Plusieurs tentatives d’immolation par le feu ont eu lieu en Tunisie au cours de l’année écoulée. L’acte revêt une très forte charge symbolique car c’est l’immolation de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre) qui avait déclenché la révolution tunisienne le 17 décembre 2010.   
 


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