Le grand déballage des élus

Ils ont déploré notamment la faiblesse du taux de consommation des crédits alloués aux PCD, la persistance de la crise de l'AEP et le blocage de l'investissement.C'est à un véritable déballage que s'étaient adonnées les élus de l'APW, à l'occasion de la tenue, à la fin de la semaine passée, de la session de leur instance. Ils ont mis tout sur la table : la faiblesse du taux de consommation des crédits alloués aux PCD en ne dépassant pas 42% en 2019, l'inextricable crise de l'AEP, les griefs portés contre la gestion de l'antenne locale de Sonelgaz, le blocage de l'investissement dont 1215 dossiers ont été rejetés sur les 1490 présentés, le problème du projet de la pénétrante qui ne trouve toujours pas de solution.
En présence du wali Abdelkader Kelkel (qui a donné ses orientations pour résoudre les problèmes soulevés), du secrétaire général de la wilaya, des chefs de daïra et des directeurs exécutifs, ces élus ont fait un tour d'horizon d'une situation peu reluisante du secteur du développement à Jijel.
L'intervention de ces derniers a mis le doigt sur un grand retard dans la réalisation de nombreux projets, ciblant notamment le secteur des ressources en eau, otage d'une situation qui n'évolue pas. Certains se sont interrogés sur l'AEP des communes à raccorder à partir du barrage de Tabellout, d'autres ont soulevé les mêmes interrogations sur le projet du raccordement en aval des six communes de l'est de la wilaya au barrage de Boussiaba, tandis que des élus ont fait un constat des plus critiques à l'égard de ce problème de l'AEP qui persiste toujours dans une wilaya à forte pluviométrie.
Le directeur des ressources en eau lui-même a déploré, qu'"en dépit des immenses réserves en eau contenues dans ces barrages, la moitié de la population de la wilaya demeure privée d'eau".
Il a cependant soutenu que le projet d'AEP de deux communes à partir du barrage de Tabellout a été élargi à cinq autres communes. En outre, le directeur des ressources en eau a fait part du début des essais de pompage de l'eau du barrage de Boussiaba, en attendant la distribution de l'eau aux communes concernées, après l'opération de traitement qui débutera dans les prochains jours. En dépit de ces assurances, des élus ont fait part de leur étonnement d'assister au pompage de l'eau de ces barrages en direction des régions des hauts plateaux et de plusieurs wilayas de l'est du pays, pendant qu'à Jijel la population continue d'être privée de cette ressource.
Dans le secteur de l'énergie, les élus ont soulevé dans leur rapport des points de discordance dans ce secteur, qui reprend, notent-ils, les mêmes bilans présentés en 2018. Quant au programme de réhabilitation dont a bénéficié ce secteur, il connaît un grand retard dans son exécution, selon eux, craignant que cette situation ne conduise au gel des projets retenus.
Dans son intervention, un élu a révélé que 42% des requêtes parvenant à l'APW concernent l'alimentation en électricité et en gaz de la population, soulevant moult interrogations sur la réalisation des ambitieux programmes inscrits.
Quant au secteur industriel, il ne connaît, affirme-t-on, aucune évolution notable, hormis la réalisation de l'usine sidérurgique de Bellara, retenue comme le seul point positif dans son bilan. Pis encore, des unités industrielles, à l'image de l'établissement de la céramique sanitaire et de l'Algérienne du kaolin, implantées à El-Milia, ont enregistré des indices de développement négatifs, estimés à -3,72% et -5,63%.
Le même constat a quasiment été fait pour les autres secteurs, dont le bilan d'activité a été répertorié dans le rapport de la déclaration annuelle des activités de la wilaya au titre de l'année 2019.
Amor Z.