Algérie

Le grand cafouillage


Encore un cafouillage dans la gestion du dossier de la vaccination contre le Covid-19. Le ministère de la Santé fait une mise au point à son propre directeur de la prévention. Alors que le Dr Fourar annonçait, sans ambiguïté aucune, sur les ondes de la radio que le Spoutnik V sera réceptionné mardi ou mercredi, les services du Pr Benbouzid ont jugé utile de préciser que les propos du porte-parole du comité scientifique avaient été « mal interprétés » par les médias.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Boiteuse depuis quelques années déjà, la communication au sein du ministère de la Santé a encore une fois montré ses limites. La gestion du dossier de la vaccination semble donner du fil à retordre aux responsables du département du Pr Benbouzid.
Depuis le début de la pandémie, les épisodes de déclarations et contre-déclarations se suivent et se ressemblent.
Dernier en date, celui du directeur de la prévention et non moins porte-parole du Comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus.
Invité par la Chaîne 3 de la Radio nationale, Djamel Fourar, évoquant la réception du vaccin russe, a affirmé clairement que « c'est imminent. Ce sera probablement demain ou après-demain ».
Quelques heures plus tard, la cellule de communication du ministère de la Santé a jugé utile de publier une « mise au point » dans laquelle il est dit qu'« une information a été reprise par certains organes de presse affirmant la réception du vaccin contre le Covid-19 pour le 12 ou le 13 janvier » ajoutant que « les propos du Dr Fourar ont été mal interprétés », et que « l'arrivée du vaccin est prévue pour le mois en cours ».
Le ministère assure enfin qu'il s'engageait à informer l'opinion publique dès la réception du Spoutnik V.
Ainsi donc, la faute incomberait aux organes de presse qui auraient mal compris les propos du Dr Fourar. Il suffit pourtant de réécouter l'enregistrement, toujours disponible sur le site de la Radio nationale, pour vérifier que la phrase rapportée par les médias a bel et bien été prononcée par le directeur de la prévention, et ne nécessitait aucune interprétation, tant elle ne souffre aucune ambiguïté. L'explication est à chercher ailleurs. Depuis que le président de la République a fixé l'ultimatum du mois de janvier pour le début de la vaccination, une grande frilosité s'est emparée des responsables chargés de gérer ce dossier. À cela s'ajoute le mécontentement clairement exprimé par le chef de l'Etat au sujet de la performance de certains ministres.
Un contexte auquel s'additionnent les contraintes objectives imposées par une conjoncture internationale marquée par une course effrénée pour l'acquisition du vaccin. Tous les pays sont en attente des doses commandées.
Les autorités sanitaires auraient pu communiquer de manière plus transparente sur les contraintes liées à la logistique et au transport du vaccin, plutôt que d'opter pour une communication approximative qui, au fil des semaines, ôte tout crédit aux déclarations des uns et des autres, tant elles sont aussitôt remises en cause.
N. I.
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