Algérie - A la une

Le grand bluff FOOTBALL ET SPONSORING DANS LA COMPETITION NATIONALE


Par A. Lemili
Compétition nationale de football et sponsoring ! Il y a indubitablement une flagrante antinomie entre les deux concepts. En Algérie évidemment, ceci pour la simple raison que la conciliation entre la promotion d'un produit dépend essentiellement de sa disponibilité. Or, depuis l'avènement de l'économie de marché, l'offre dépasse de très loin la demande et met donc à plat toutes velléités marketing visant à une éventuelle réclame sur ledit produit. Du coup, le sponsoring tel qu'il est pratiqué actuellement n'est en fait qu'une assistance à perte de l'annonceur à l'endroit de la partie qu'il parraine financièrement dans l'esprit de trouver un relais qui boosterait encore plus sa notoriété et contribuerait sinon inciterait ainsi des retombées à la hauteur si ce n'est encore plus de sa mise en retour.
Que pourraient, en réalité, attendre des investisseurs, des sociétés d'affaires, des promoteurs d'une association sportive à l'ancrage populaire très fort quand les prestations que ces acteurs économiques assurent n'ont jamais été à hauteur des besoins des populations. En Algérie l'illusion du sponsoring vient en fait d'une vaste mesure étatique plus proche du mécénat en l'occurrence le partenariat institutionnel lequel, quoique timide, au profit de l'ensemble des associations sportives a tout de même pris un tout autre profil plus particulièrement pour une demi-douzaine d'entre celles-ci depuis l'intrusion de la Sonatrach et quelques unes de ses excroissances économiques. Il n'en demeurera pas moins qu'il ne s'agit plus d'un sponsoring dans l'acception profonde du terme mais d'une prise en charge à bras le corps de partenaires qui, dans la réalité, n'est pas en mesure d'assurer un renvoi d'ascenseur et pour cause l'absence d'une contrepartie. Dans tous les cas de figure, les conventions entre primo-acteurs à savoir les bailleurs de fonds et clubs ne sont que virtuelles sur le plan des objectifs pour le sponsor compte tenu de l'absence de toute valeur ajoutée à son produit et de valeur sportives et notoriété populaire pour le bénéficiaire. Ces raisons évoquées, il y a donc lieu de confirmer le constat : il n'existe pas de sponsoring au sens qui peut lui être donné au-delà des frontières. Il s'agit plus d'aides financières ponctuelles et qui, surtout, ne prêtent à aucun retour sur investissement et où le seul avantage pour le donateur réside en l'opportunité de voir déduit de ses charges fiscales. Néanmoins cette faveur n'encourage que rarement le parraineur à donner plus de conséquence au concours financier consenti, l'aide étant très souvent dérisoire sinon bien loin des attentes de celui auquel elle est destinée et plus particulièrement sans effet palpable sur les charges de fonctionnement du club. Une association sportive de l'élite se suffit-elle d'une aide de 500 000 DA pour toute la saison alors que ladite somme équivaut dans la réalité au salaire d'un footballeur qui débute. ... en somme un smicard du métier. Paradoxalement, c'est aux bailleurs de fonds, si tant est qu'il le soit comme souligné tout au long de cet article dans la mesure où les médias se font volontairement ou non des relais de leur présence par évocation dans leurs comptes rendus ou via les supports iconographiques qui les immortalisent visuellement. Quoiqu'il en soit, soutenir l'existence d'un sponsoring en la matière dans la compétition nationale de football serait pure spéculation pour ne pas dire de la prétention tant que l'Etat, par le truchement de ceux qui le représentent sur le terrain, ne le balise pas et n'installent pas un cadre idoine à même de profiler les droits et les obligations des uns et des autres. Vraisemblablement, les instances sportives nationales ne se sont contentées jusque là qu'à en parler par l'organisation de séminaires, rencontres, formations sur tout ce qui a trait au sponsoring sans pour autant passer à plus sérieux. C'est-à-dire à le rendre opérationnel dans la cohérence et à l'avantage sans exclusive des acteurs qui s'y engagent.
A. L.
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