Le grand bazar

A la veille du ramadan, les vacances tirent à leur fin pour donner au jeûne toute spiritualité. Tout le monde semble paré pour affronter ce grand événement. Les préparatifs se font au rythme des achats de victuailles pour anticiper une spéculation circonstancielle. Les plus « avertis » ont déjà engrangé les aliments de base, sauf que pour les viandes on attend que ça se décongèle. Pour le moment on tente d’adapter son comportement sur celui de …ses instincts.  Certains auront mis longtemps pour comprendre que l’agneau de la steppe n’est toujours pas une  matière culte pour la consommation pendant ce mois sacré. Avec le temps, la volaille et même la sardine sont venues bousculer les vieilles habitudes. Les chevillards se mordent les doigts à l’idée de voir la viande bovine indienne supplanter leur cheptel. Plus rien à perdre pour ces maquignons ;  ils iront quand même droit au but pour profiter de cette dernière semaine et tabler sur un prix fort à faire payer aux jeûneurs. Dans ce dur combat des prix, le consommateur au milieu du gué attend la direction du vent. Il aura tout le temps pour s’accommoder d’une situation «surprise». Comme à l’accoutumée, la première semaine démarrera sur des chapeaux de roue, les prix flamberont au grand dam des plus modestes. Ensuite, le baromètre entreprendra sa descente en fonction des effets de la concurrence des nouveaux produits sur le marché. En fin de compte, tous les acteurs de ce big bazar arracheront la peau du consommateur jusqu’à la saignée.