Les gouvernements et leurs appareils ne se contentent pas de combattre la dissidence verbalement. Ils interviennent depuis longtemps sur le terrain, chez eux et à l'étranger : mise en place ou infiltration de groupes terroristes, préparation et organisation d'attentats, provocation, désinformation...Un des exemples les plus évidents et les plus «réussis» de manipulation est sans doute celui des Brigades rouges italiennes dans les années 1970-1980. Les services secrets italiens, épaulés par les Américains, réussirent alors à placer un de leurs hommes à la tête de l'organisation clandestine et purent ainsi télécommander diverses actions, dont l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, un homme politique de droite, jugé «dangereux», car partisan du «compromis historique» avec le parti communiste. Depuis, la tactique italienne a souvent été copiée un peu partout dans le monde. Le dessous des cartes est rarement dévoilé au grand public. Avec l'aide de la presse, les responsables veillent à ce que rien ne transparaisse. Dans ces conditions, les services secrets peuvent se permettre d'exagérer à dessein l'importance d'organisations occultes existantes, organisations qu'ils ont parfois eux-mêmes contribué à créer (Al-Qaïda, par exemple) ou de «ressusciter» des groupes disparus depuis longtemps (Brigades rouges italiennes ou Sentier lumineux péruvien) ou encore de créer de toutes pièces une «nouvelle génération» terroriste (RAF allemande, Daech and Co). Américains et Israéliens sont sans doute les plus actifs et les plus imaginatifs en matière de manipulation, même si leurs trouvailles sont souvent cousues de fil blanc. Dans les récentes affaires de Charlie Hebdo et les attentats de Paris, nombre d'observateurs, dits «complotistes», ont relevé des incohérences qui remettent en cause la version officielle. Cela dit, «rien n'est plus futile que de vouloir jouer les prophôtes», dit-on. En dépit des analyses et des anticipations qu'on lit çà et là, d'aucuns savent pertinemment qu'il est impossible de prédire l'avenir, encore faudrait-il savoir approximativement où nous allons. Pour cela, faudrait-il peut-être scruter le passé et essayer de comprendre le présent ' Cela peut sembler banal à première vue, mais c'est loin d'être évident.
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Posté Le : 07/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ch Abdedaïm
Source : www.lnr-dz.com