Algérie

«LE GPRA, UN MANDAT HISTORIQUE» DE ABDELMADJID MERDACI Un ouvrage pour "libérer l'Histoire"



«LE GPRA, UN MANDAT HISTORIQUE» DE ABDELMADJID MERDACI Un ouvrage pour
L'écrivain, docteur d'Etat en sociologie et enseignant-chercheur à l'université de Constantine, Abdelmadjid Merdaci
Le 19 septembre 1958 était proclamée, simultanément au Caire et à Tunis, la formation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). L'instance de direction du FLN fête aujourd'hui son 60ème anniversaire.
Acteur majeur de l'indépendance de l'Algérie, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), l'instance de direction du FLN proclamée le 19 septembre 1958, a été l'objet des recherches de l'écrivain, docteur d'Etat en sociologie et enseignant-chercheur à l'université de Constantine, Abdelmadjid Merdaci.
Ce dernier qui est déjà l'auteur de plusieurs ouvrages sur le Mouvement national algérien, a choisi de lever le voile sur les conditions de formation du GPRA, dans son dernier livre «GPRA, un mandat historique» qui vient de sortir aux éditions «Champ Libre».
L'ouvrage vise, selon l'auteur à «saisir la singularité du GPRA dans la direction du Front de libération nationale». Il s'interroge d'ailleurs «en quoi la constitution du GPRA procédait-elle d'une solution de continuité dans la conduite de la guerre par le FLN et de quelle manière introduisait-elle une rupture historique significative?». Ce qui l'a amené, tout au long de plus de 100 pages, à examiner des successions de séquences ayant marqué la direction du FLN en faisant état des choix des hommes qui étaient les acteurs principaux de cette instance. Abdelmadjid Merdaci pour qui la constitution du GPRA changeait de fait la donne de la confrontation avec la puissance coloniale française, est revenu sur la première direction du FLN, issue de la réunion des «22», les changements apportés par le congrès de la Soummam et la hiérarchisation des institutions de direction (CNRA, CCE) ainsi que «l'aggiornamento du Caire» qui a reconfiguré les rapports de force à l'intérieur du FLN.
Pour l'auteur «le Conseil national de la révolution algérienne du Caire du 20 au 28 août 1957 est l'un des refoulés majeurs des événements marquants de la guerre d'indépendance et il n'en est pas fait état dans les récits de consécration institutionnels». Tout un chapitre est consacré à la «querelle de légitimité et de préséance» qui a marqué durablement le mandat du GPRA où il est fait état du «complot Lamouri», la «révolte des wilayas», la «crise de juillet 1959 et le conclave des colonels» et «la crise de l'été 1962». Dans sa conclusion, Abdelmadjid Merdaci révèle que «le GPRA aura ainsi été, dès sa formation, otage de la problématique de la légitimité du pouvoir, de la prééminence revendiquée par les anciens de l'Organisation spéciale sur les centralistes et l'ossature PPA-MTLD sur les ralliés venus de l'UDMA ou de l'AOMA», non sans préciser que «l'indépendance fut aussi acquise sur le terrain politique, diplomatique et médiatique et le mérite en revient au GPRA».
Pour l'auteur, revenir sur le GPRA ne vise nullement de faire «le procès simpliste de ceux qui s'y sont opposés, y compris par la force» ni de faire «le constat des passions communes pour l'Algérie», mais c'est plutôt pour «libérer l'histoire des peurs, des mensonges et des occultations».


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