La Banque d'Algérie complètera prochainement avec quatre autres nouveaux
les 11 indicateurs contenus dans la revue des indicateurs de solidité
financière.
C'est ce qui a été annoncé hier
par son gouverneur lors d'une rencontre qu'il a organisée avec les PDG des
banques publiques et privées et les membres de la Commission bancaire. Mohamed
Laksaci a présenté à cette occasion la conjoncture économique et financière au
premier semestre 2010 ainsi que les mesures prises au titre du renforcement du
cadre légal de la stabilité financière conformément à la nouvelle loi bancaire.
« Le Comité de stabilité financière de la Banque d'Algérie complétera, à court
terme, la revue des indicateurs de solidité financière pour les 11 indicateurs
dits «indicateurs minima» qui sera étendue aux autres indicateurs dits
«indicateurs proposés»», a-t-il, en effet, déclaré. Il précisera que «ce comité
se penchera davantage sur l'approche macro-prudentielle». Ce qui, a-t-il dit,
«conforte le rôle des Centrales des risques et des impayés par la Banque
d'Algérie et, par là, l'approche Risques de la supervision». Au titre des
dispositions relatives aux Centrales, il est noté qu'un certain nombre
d'obligations sont mises à charge des banques et établissements financiers en
matière de communication des informations à la Banque d'Algérie. Ainsi est-il
annoncé qu'en plus des Centrales qui existent actuellement, la nouvelle loi
bancaire a institué une Centrale des risques des ménages.
Le gouverneur indiquera ainsi au
titre de ce nouveau cadre légal que «les nouvelles dispositions législatives
régissant le secteur bancaire en Algérie donnent un ancrage légal à la
stabilité financière, comme mission de la Banque d'Algérie après celle de stabilité
des prix». L'institution qu'il dirige exercera sa nouvelle mission «sous
l'angle de la surveillance du risque systémique». Mission arrêtée «à la lumière
de certaines vulnérabilités constatées». Le gouverneur constate que « la Banque
d'Algérie a désormais des prérogatives plus larges pour lancer toute
investigation au niveau des banques et établissements financiers, permettant de
développer un « early warning system»». Ce qui lui fait dire que «
l'intensification du contrôle micro-prudentiel contribuera à un développement
ordonné du système bancaire, d'autant plus que la surveillance du risque
systémique émerge notamment à travers la surveillance des systèmes de paiement
par la Banque d'Algérie». Laksaci estime que «la mission de la Banque d'Algérie
de fonctionnement, de surveillance et de sécurité des systèmes de paiement est
plus explicite dans la mesure où elle englobe maintenant tous les aspects liés
à cette fonction». Puisque «la Banque d'Algérie doit s'assurer de la sécurité
et de la solidité du système bancaire», il lui est donc désormais reconnu le
pouvoir «d'aller jusqu'au refus d'utilisation d'un moyen de paiement
insuffisamment sécurisé».
Eviter le risque de vulnérabilité
Les prérogatives du Conseil de la monnaie et du crédit en tant
qu'autorité monétaire sont, a affirmé le gouverneur de la Banque d'Algérie,
«élargies notamment à de nouveaux domaines: nouveaux produits d'épargne et de
crédit, la production des normes, le fonctionnement et la sécurité des systèmes
de paiement ainsi que les règles de bonne conduite et de déontologie». En tant
qu'autorité de contrôle, la Commission bancaire a, pour sa part, vu ses
prérogatives renforcées. Ce renforcement s'exercera au niveau du contrôle des
commissaires aux comptes, car, a noté Laksaci, «leur désignation par les
banques et établissements financiers ne peut intervenir qu'après avis de la
Commission bancaire».
Le gouverneur a par ailleurs fait
savoir que «de nouvelles obligations pèsent désormais sur les banques et
établissements financiers». « Ce sont de nouvelles mesures relatives à
l'introduction du contrôle interne au niveau de la loi, en plus du fait qu'ils
y étaient assujettis au titre du dispositif réglementaire de 2002.» Cette
nouvelle disposition vise, dit le gouverneur, «à identifier, mesurer et gérer
tous les risques que les banques et établissements financiers peuvent encourir,
dans le but d'éviter des situations de vulnérabilité». Il est demandé à ces
entités de renforcer la fonction conformité, «un point lié au contrôle interne,
introduit par la nouvelle loi bancaire».
Autre nouveauté législative, un
droit au compte en faveur des personnes physiques et morales est désormais
inscrit dans la nouvelle loi bancaire, ceci « sous l'angle du renforcement de
la confiance et de protection de la clientèle». Les banques et établissements
financiers ont «l'obligation de mettre à la disposition de la clientèle les
moyens et instruments de paiement dans des délais raisonnables et de l'informer
périodiquement». Ils ont aussi «l'obligation de transparence des offres de
crédit» et «le pouvoir de dénonciation d'un engagement souscrit par un client».
Dans le cadre d'une coordination
«plus étroite» entre le ministère des Finances et la Banque d'Algérie en
matière de prévention et de résolution de crise, Laksaci affirme que « la
Banque d'Algérie informera le gouvernement de tout fait susceptible de porter
atteinte à la stabilité financière, notamment s'agissant de risques
systémiques». Il est exigé, à cet effet, l'intensification de l'échange
d'informations entre les différentes autorités du secteur financier «afin
d'affiner et de renforcer la connaissance du niveau de résistance du système
financier face aux cycles conjoncturels et surtout d'encadrer les activités qui
augmentent avec des risques potentiels à la hausse».
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Posté Le : 01/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com