Algérie

Le gouvernement ukrainien démissionne sous la pression de la rue



Le gouvernement ukrainien démissionne sous la pression de la rue
Le gouvernement ukrainien a démissionné hier, tandis que le Parlement a abrogé une série de lois répressives pour tenter de régler la crise que traverse le pays.Le président Viktor Ianoukovitch a accepté la démission du Premier ministre Mykola Azarov et, par conséquent, de l'ensemble des ministres, dans un décret publié sur le site internet de la Présidence. Le gouvernement actuel continue cependant à gérer les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe, est-il précisé. «J'ai pris la décision de demander au Président d'accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit», avait quelques heures plus tôt annoncé M. Azarov. «Ce n'est pas la victoire, mais un pas vers la victoire», avait alors réagi Vitali Klitschko, l'un des principaux chefs de l'opposition. «Cela calmera les gens pendant un mois au plus. Nous devons maintenant casser le système», a également déclaré l'ex-champion de boxe au journal allemand Bild Zeitung.Au Parlement, réuni depuis la matinée en session extraordinaire, les lois du 16 janvier qui répriment toute forme de manifestation ont été abrogées. Elles avaient été fermement dénoncées par les Occidentaux et ont entraîné la radicalisation du mouvement de contestation né du refus du président ukrainien, fin novembre, de signer un accord de libre-échange avec l'UE, y préférant un rapprochement avec Moscou, ce qui a été vécu par beaucoup comme une «trahison».Cette législation prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour le blocage des bâtiments publics et des amendes ou une détention administrative pour les manifestants portant des masques et des casques, comme de nombreux contestataires actuellement à Kiev. Elle punissait par ailleurs de travaux d'intérêt général les auteurs de diffamation sur internet, ce qui a été vu comme une forme de censure. La séance du Parlement a ensuite été ajournée jusqu'à 14h GMT. Les élus doivent alors notamment débattre d'une amnistie des manifestants interpellés pendant les heurts avec la police. Une minute de silence avait été observée en début de séance à la mémoire des personnes tuées à Kiev dans les récentes violences (trois, selon un bilan officiel).De leur côté, Européens et Russes, qui s'accusent mutuellement d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Ukraine, se sont retrouvés hier pour un bref sommet s'annonçant largement dominé par la situation dans cette ex-République soviétique.Le président Vladimir Poutine, arrivé en début d'après-midi à Bruxelles, accompagné du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, devait s'y entretenir avec les principaux responsables de l'UE, dont Catherine Ashton, le numéro un de la diplomatie européenne.Dans la capitale ukrainienne, dont le centre ressemble de plus en plus à un camp retranché avec ses hautes barricades, le calme était revenu après les incidents, parfois violents, des semaines précédentes. Quelques milliers de personnes étaient présentes dans l'après-midi sur la place de l'Indépendance, haut lieu depuis deux mois du mouvement de contestation et qui a été le théâtre d'impressionnantes manifestations au plus fort de la crise. Hors de Kiev, le siège de l'administration de près de la moitié des régions est toujours occupé par les contestataires qui réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l'Etat. Les négociations entre le Président, qui a fait des concessions, et l'opposition s'étaient intensifiées ces derniers jours. Toutefois, Arseni Iatséniouk, chef de file des députés de la formation Patrie, de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, a formellement refusé lundi soir le poste de Premier ministre que lui avait proposé samedi M. Ianoukovitch.




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