Algérie

Le gouvernement tunisien devant les députés à cause des manifestations Les islamistes au pouvoir en difficulté



Le gouvernement tunisien devant les députés à cause des manifestations                                    Les islamistes au pouvoir en difficulté
Durant deux jours, le gouvernement tunisien a comparu devant les députés pour s'expliquer sur les graves évènements qui ont ciblé l'ambassade américaine à Tunis. À leur tête le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, premier responsable des graves évènements du vendredi 14 septembre.
Alors que le ministère de l'Intérieur avait interdit la marche organisée par les salafistes, les services de sécurité avaient laissé les manifestants marcher vers l'ambassade américaine même si des barrages ont été dressés dans plusieurs endroits de l'entrée de la capitale.
Les députés ont été critiques envers la stratégie sécuritaire adoptée aux environs de l'ambassade des Etats-Unis.
Les députés de l'opposition ont appelé le ministre à démissionner, ceux de la troïka ont réitéré leur soutien à Ali Laârayedh et ont appelé leurs collègues à éviter toute instrumentalisation politique de ces événements... Abderraouf Ayadi, député du mouvement Wafa, a estimé que le problème réside dans le retard constaté en matière de réalisation des objectifs de la révolution, notamment pour ce qui est de l'assainissement et du questionnement.
Le député s'est interrogé sur les archives de la police politique, ainsi que des relations avec Israël, indiquant que 'certains acteurs présents sur la scène travaillent avec Israël et les services étrangers." Il a mis en garde contre 'ceux qui veulent nous entraîner dans une guerre civile avec le courant salafiste."
Le ministre de l'Intérieur
ne démissionnera pas
De son côté, Sahbi Atig (Ennahda) s'est interrogé sur les raisons de la focalisation sur les pays du printemps arabe, évoquant les tentatives de faire échouer le processus en Tunisie. Il a mis en garde contre 'l'alliance entre le crime organisé, l'argent sale et la politique, qui menace cette étape critique de notre processus transitoire." Il a appelé à éviter l'instrumentalisation de ces événements et les appels à la chute du gouvernement et à la démission du ministre de l'Intérieur, rappelant le passé militant de Ali Laârayedh qui a été condamné à la peine capitale, et lui a réitéré son soutien.
Mouldi Riahi (Ettakatol) a considéré ce qui s'est passé vendredi comme 'une opération hostile envers la Tunisie, le gouvernement et la révolution, qui a secoué la confiance de nos amis en notre pays." Il a appelé 'à revoir notre politique envers les courants religieux durs, qui usent de la violence et de la contrainte.
Que les salafistes aient une orientation politique et religieuse, c'est leur affaire, mais qu'ils usent de la violence pour capoter le processus, cela est inacceptable." Aux yeux de Selim Abdessalem, député du parti Ettakatol, ces événements sont dus soit 'à un manque d'anticipation soit à un sabotage au sein même du ministère de l'Intérieur et de l'appareil sécuritaire." Pour Issam Chebbi (Al-Joumhouri), 'le pays s'est dégradé à tous les niveaux sécuritaire, diplomatique, économique et politique." 'On a mis en garde contre le phénomène de la violence et de l'extrémisme, on a appelé à l'application de la loi, et on nous a répondu que ce sont nos enfants et qu'ils ne viennent pas de Mars, mais voilà que nos enfants sont parvenus à mettre notre pays sur la liste noire", a-t-il déploré. 'Ce qui s'est passé vendredi est une catastrophe nationale", a-t-il asséné, s'interrogeant sur la partie qui a appelé à organiser cette manifestation, et si celle-ci a été autorisée. Il a pointé l'absence de décision politique et la souplesse de la politique adoptée envers ce fléau. Issam Chebbi a appelé le ministre de l'Intérieur 'à démissionner et à confier le ministère de l'Intérieur à une personnalité nationale afin de garantir la neutralité de l'institution sécuritaire, promouvoir une police républicaine et protéger le processus transitoire pour de garantir des élections libres." 'l aura fallu que l'Amérique soit la victime pour vous apercevoir que la Tunisie est en danger", s'est interrogé Mahmoud al-Baroudi. En réponse aux interventions des députés, et notamment à ceux qui demandent sa démission, Ali Laârayedh a dit que 'renoncer en ce moment critique à ses responsabilités n'est pas un acte d'héroïsme et de courage." 'Je n'y vois pas l'intérêt de la Tunisie. Si j'ai une conviction que ma démission profite aux Tunisiens, je n'hésiterai pas à le faire, mais ce n'est pas le cas et personne ne m'a conseillé dans ce sens, hormis les personnes que je viens d'écouter et qui n'étaient pas d'accord que je sois ministre", a-t-il rétorqué à ses détracteurs.
'La Troïka est finie"
'La Troïka est finie et le gouvernement actuel a échoué dans sa mission", a déclaré ce jeudi, le président du mouvement Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, lors d'une conférence de presse. Il est également revenu sur les évènements survenus le 14 septembre et sur 'la légitimité électorale." 'Les auteurs de ces actes ne sont pas contre l'ambassade US. Ils sont contre le gouvernement. Ils ne croient pas en cet Etat.
Leur chef a tenu, quelques jours après, un discours durant lequel il n'a parlé que du gouvernement et surtout du ministre de l'Intérieur. Il n'a dit aucun mot sur l'ambassade américaine." Pour lui, la conduite du gouvernement envers le groupe dit salafiste ressemble à l'histoire de l'éleveur du tigre : 'Il y a eu trop de laisser-aller avec eux ! Ce qui se passe me rappelle l'histoire de l'homme qui, malgré les conseils, a tenu à élever un tigre et dès que ce dernier a grandi, il l'a dévoré. Aujourd'hui, ces gens ont constitué un Emirat à Sajnen et personne n'a réagi. Le ministère de l'Intérieur n'est plus capable des les arrêter. Comment expliquez-vous que leur leader tienne un discours pareil, les défie et rentre chez lui sans aucun problème ' La faute n'incombe pas uniquement à Laârayedh mais au gouvernement."
I. O.


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