Algérie

Le gouvernement se protège


Le paysage institutionnel public algérien se prépare à mettre à l'épreuve son pare-feu immunitaire national, face à l'escalade des menaces de cyberattaques. Benabderrahmane bat le rappel de ses troupes, afin de parer au plus urgent dans ce cadre précis. Cela se traduit par une directive émanant du cabinet du Premier ministre, adressée aux différents ministères et autres institutions affiliées, dans laquelle il astreint ses subalternes à veiller au grain. La missive du Premier ministère, accompagnée d'un «guide de protection et de sécurité des systèmes d'informations», enjoint les responsables et hauts fonctionnaires de l'Etat à observer, scrupuleusement les consignes en matière de cybersécurité, contenues dans le guide annexé à ladite correspondance.La correspondance du cabinet de Benabderrahmane recommande un certain nombre de précautions et de préventions, aux fins d'éviter les risques des cyberattaques, en observant scrupuleusement, les consignes contenues dans le guide gouvernemental, élaboré à cet effet. Ainsi, il est recommandé aux responsables sectoriels de veiller à mener une large campagne de sensibilisation des différents personnels, vis-à-vis des risques des cyberguerres et les conséquences qui en découleraient. Il est recommandé aux différents personnels de procéder au changement des mots de passe des courriers électroniques et toutes autres applications en relation avec une connexion Internet. En troisième lieu, il est également recommandé de ne pas avoir recours aux traditionnelles messageries électroniques, comme Yahoo, Gmail et Hotmail, etc... La correspondance en question enjoint aux responsables sectoriels centraux et transversaux d'instaurer un climat de vigilance et de veiller au strict respect des consignes de sécurité. Bien que les motivations réelles, ayant prévalu à l'envoi de cette missive des services du premier ministre, ne soient pas encore connues, il reste important qu'un système de veille, d'alerte et d'anticipation soit institué, de manière officielle. C'est cela le rôle et les attributions d'une Agence nationale de sécurité des données et des systèmes informatiques.
À vrai dire, l'Algérie a promulgué, en date du 20 janvier 2020, un décret présidentiel, instituant «un dispositif national de sécurité des systèmes d'information». Ce décret stipule également la mise en place d'un cadre institutionnel chargé de l'élaboration de la stratégie nationale de la sécurité des systèmes d'information. En termes clairs, une stratégie de veille et d'anticipation aux cyberattaques et aux menaces des guerres de quatrième génération. Le décret en question institue un Conseil national de la sécurité des systèmes d'information, appelé (Cnssi) qui a la charge d'élaborer cette stratégie nationale. Une agence de sécurité des systèmes d'information (Assi), qui aura la responsabilité de mettre en oeuvre, de gérer et de coordonner cette stratégie. Pour ce faire, l'Assi est doté d'un Centre national opérationnel de sécurité des systèmes d'information, appelé Cnossi. Un arsenal organisationnel et fonctionnel qui a la lourde tâche de prendre en charge ce volet sensible. Cela est d'autant plus important, que ces instruments de lutte et de prévention contre les risques de cyberguerres sont placés sous la tutelle directe du ministère de la Défense nationale. Une affaire de Sécurité nationale, diront les spécialistes en cybersécurité. Il faut savoir que les guerres de quatrième génération sont, de plus en plus, sophistiquées et potentiellement dangereuses pour l'ensemble des pays de la planète, y compris les plus évolués dans ce domaine. Le scandale des écoutes téléphoniques maroco-sionistes étant toujours d'actualité. Pour rappel, les risques des cyberattaques sont multiples et divers, pouvant aller du piratage de systèmes et de médias, le vol de données sensibles chiffrées, les attaques par hameçonnage, l'introduction de logiciels malveillants intégrant des rançongiciels pour la demande de rançons, l'usurpation d'identité, l'ingénierie sociale, les attaques par déni de service, l'espionnage, fraude, sabotage, malveillance, etc...
La finalité étant de causer autant de torts et de dommages possibles, afin de maîtriser son adversaire. Ainsi, les réseaux d'Etat ou ce qui est appelé la cyberdéfense est appelée à être renforcée et maîtrisée, faute de quoi les risques peuvent être insoupçonnables. Benabderrahmane bat le rappel des troupes pour une mobilisation large, face à ce qui pourrait être un potentiel risque de cyberguerre non déclarée.
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