Algérie

Le gouvernement se montre prudent et pragmatique Pour maintenir le fragile équilibre budgétaire


Le gouvernement se montre prudent et pragmatique                                    Pour maintenir le fragile équilibre budgétaire
Photo : Sahel
Par Smaïl Boughazi
La dernière tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) a confirmé, encore une fois, la fragilité des équilibres budgétaires du pays, basés essentiellement sur la rente pétrolière. La fiscalité ordinaire ne couvre qu'une partie des salaires des fonctionnaires de l'Etat (ils sont passés de 10 milliards d'euros en 2008 à 28 milliards en 2012), alors que dire de la situation des caisses de l'Etat sans la fiscalité pétrolière. Le gouvernement a aussi pris conscience de la lourdeur de la tâche de gérer rationnellement les ressources de l'Etat. En fait, Ouyahia n'a pas mâché ses mots à l'issue de cette rencontre. Il avait indiqué lors d'une conférence de presse, vendredi dernier, qu'«un jour, l'Algérie aura peu d'hydrocarbures et donc il n'y aura pas de part de fiscalité ordinaire à donner aux retraites». Ouyahia a rappelé le cadre du projet de loi de finances 2012, soit un budget dépassant les 7 400 milliards de dinars avec des recettes de seulement 3 900 milliards de dinars, ce qui signifie qu'«à la fin de l'année (2012), le FRR connaîtra un recul». C'est la raison pour laquelle il a refusé la baisse de l'impôt sur le revenu global (IRG). «J'ai définitivement indiqué à nos partenaires qu'il ne faut plus attendre du gouvernement de baisser un centime de cet impôt» car la fiscalité ordinaire couvre à peine la moitié des salaires de l'Etat, a-t-il insisté. Ainsi, il paraît que l'Exécutif réserve un intérêt particulier aux équilibres financiers de l'Etat. D'ailleurs, les prévisions de la loi de finances confirment ces craintes, et ce, à travers le déficit budgétaire qui semble se creuser davantage.
La balle est dans le camp des patrons
Le recours cyclique aux recettes des hydrocarbures n'est plus une solution d'autant plus que les fluctuations des prix du pétrole ne font que confirmer la fragilité de cette situatioe cette situation. Si le front social est depuis plus d'un semestre en ébullition, il faut néanmoins relativiser l'apport économique de cette demande sociale sans cesse en croissance mais qui se propage aussi à tous les secteurs créant, au passage, un clim. Les dernières augmentations salariales n'ont fait en réalité qu'accroître une demande et une consommation dont l'outil de production locale n'en bénéficie point et n'est guère en mesure de satisfaire. La démarche du gouvernement à maintenir les mêmes règlir les même règles du jeu reste insuffisante du point d,e vue économique ce qui oblige les responsables à trouver des moyens plus de appropriés afin répondre au préalable à cette demande qui demeure aussi un atout pour le pays. En fait, si la dternière tripartibeaucoup plus par le volet économique, c'était une manière de dire aux patrons et au secteur privé que «la balle est dans votre camp». Cette responsabilité qui incombe aux patrons n'est guère un privilège accordé par le gouvernement mais une manière de leur dire que vous êtes dans l'obligation de vous mettre à niveau et produire davantage. La locomotive de la production peine d'ailleurs à connaître sa vitesse de croisière. La production nationale demeure confinée dans certains secteurs à faible valeur ajoutée, d'une qualité discutable et loin de répondre aux standards internationaux. Et c'est pourquoi nos producteurs peinent à conquérir des marchés à l'international.
200 mesures économiques : avantages ou responsabilisation '
Face à cette situation déplorable, le gouvernement a pris à bras le corps cette responsabilité de huiler la machine. Près de 200 mesures économiques, qui figurent déjà sur la liste des revendications du patronat, ont été satisfaites lors de cette réunion. Parmi elles, on peut citer notameut des incitations à l'exportation hors hydrocarbures, des allégements et simplifications fiscales pour les entreprises ainsi que le rééchelonnement des dettes fiscales. Les patrons ont d'ailleurs affiché leur satisfaction. Pour eux, ce sont des revendications qui datent de dix ans. En contrepartie de ce cadeau (empoisonné '), les patrons se sont engagés, eux aussi, à «augmenter les contrats de travail aidés au profit des jeunes au chômage à 150 000 recrutements par an dans les PME». Le patronat s'est également engagé à augmenter l'accueil des jeunes dans les PME au titre de l'apprentissage. Côté produit national, le défi est toujours là. L'outil de production national est dans l'incapacité d'améliorer son régime de fonctionnement malgré les incitations du gouvernement. Ce dernier avait mis en place déjà un train de mesures telles que l'instauration d'une marge préférentielle de 25% sur la commande publique pour les entreprises locales, la limitation des appels d'offres publics à l'espace national chaque fois que les entreprises locales sont à même d'y soumissionner, l'orientation des bénéficiaires des avantages du code des investissements vers le recours aux biens et services produits localement, etc. Cependant, d'autres formules et mécanismes devraient voir le jour pour relancer l'industrie nationale. C'est toute la question.
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