Algérie

Le gouvernement ordonne la prise en charge des blessés Victimes de la répression lors de la révolution de janvier



Le gouvernement ordonne la prise en charge des blessés                                    Victimes de la répression lors de la révolution de janvier

Enfin, le gouvernement de Béji Caïd Essebsi a décidé de prendre en charge les victimes de la répression lors de la révolution du 14 janvier.
La décision est tombée mardi, après une semaine de pression et de lobbying par des victimes qui ont choisi d'entamer une grève de la faim sur le lieu symbolique de La Casbah, siège du Premier ministère. La grève commencée le 19 octobre suivait de longs mois de lutte pour amener le gouvernement à reconnaître aux victimes le droit à la prise en charge et le statut de martyr de la révolution. C'est un collectif de blogueurs, Nawat (noyau), qui a soutenu toutes les démarches des victimes.
«On a constaté une négligence flagrante donnant l'impression que l'Etat a laissé tomber ces gens», raconte Ramzi Betayeb, membre de Nawat. Ce groupe de militants volontaires s'est penché, dès l'éclatement de la révolution, en décembre dernier, sur les cas des victimes de la répression en menant des enquêtes et en établissant un fichier des victimes. Les événements, qui ont débuté le 25 décembre et jusqu'après la fuite de Ben Ali, ont fait quelque 1500 victimes dont 344 morts. Le dossier de ces victimes a ensuite été soulevé à chaque fois par les révolutionnaires mais sans en constituer une priorité.
Mais le 21 septembre dernier, le Conseil des ministres a évoqué la possibilité de rédaction d'un décret qui offrirait la prise en charge aux victimes et la reconnaissance de l'Etat du statut de martyr de la révolution. L'évolution de la position du gouvernement on la doit pour beaucoup aux efforts de Nawat et à la persévérance d'un groupe composé de sept victimes. Mais les intentions du gouvernement n'ont pas été suivies d'actes. «Nous avons compris quelque temps après que ces déclarations n'étaient qu'un calmant préélectoral», explique encore Ramzi Betayeb. Nawat a remis la pression via les médias et le 3 octobre, trois victimes, une femme atteinte de quatre balles et deux hommes originaires de Gasrine, amputés de la jambe, sont admis à l'hôpital militaire. Mais là aussi, en l'absence d'un engagement clair du gouvernement, très peu a été fait. Victimes et militants engageront alors un sit-in devant l'hôpital militaire et une attaque dans la presse avant que la grève de la faim ne soit entamée.
Mardi, le président Foued Lembazaâ a donné instruction au ministère de la Défense de prendre en charge sur-le-champ les sept victimes, auxquelles sera ajoutée une fille souffrant de graves problèmes de respiration dus aux gaz lacrymogènes. Six ambulances ont été dépêchées et ont conduit les concernés à l'hôpital militaire. Ces derniers ont mis fin à leur grève de la faim, en signe de satisfaction. Au sein de Nawat, on salue aussi la décision du gouvernement tout en soutenant l'exigence de modifier légèrement le décret et introduire la possibilité de transfert à l'étranger pour des soins.




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