Algérie

Le gouvernement oppose son veto



Le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a laissé entendre, hier, à Alger, que l'Algérie ne permettrait pas l'acquisition des actifs d'Anadarko par Total.Interrogé en marge de la cérémonie d'installation du nouveau P-DG de Sonelgaz, le ministre de l'Energie, affirme qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas eu de transaction entre le groupe Total et Anadarko. "Avec Sonatrach nous suivons de près ce dossier. Une correspondance demandant des explications sur cette opération a été adressée à Anadarko qui, jusqu'à présent, n'a pas répondu", a-t-il indiqué.
Pour lui, le fait que son département n'ait reçu aucune réponse du groupe américain sur le dossier signifierait qu'il n'y a pas d'accord. Dans le cas où il y aurait confirmation de cet accord, "nous interviendrons en temps voulu et nous userons de tous les moyens juridiques, y compris le droit de préemption pour préserver l'intérêt de Sonatrach et du pays", a assuré M. Arkab.
Pour rappel, le 5 mai dernier, le groupe Total avait annoncé avoir signé un accord engageant avec Occidental en vue de l'acquisition des actifs d'Anadarko en Afrique (Algérie, Ghana, Mozambique et Afrique du Sud) pour un montant de 8,8 milliards de dollars, dans l'éventualité d'un succès de l'offre en cours d'Occidental pour le rachat d'Anadarko. Cette transaction est donc conditionnée à la signature et à la finalisation de l'acquisition envisagée d'Anadarko par Occidental ainsi qu'à l'approbation par les autorités compétentes.
La finalisation de la transaction entre Occidental et Total devrait avoir lieu en 2020. "Si elle se réalise, l'acquisition d'Anadarko par Occidental nous offre l'opportunité d'acquérir un portefeuille d'actifs de classe mondiale en Afrique, ce qui renforcerait notre position de leader parmi les sociétés privées internationales sur le continent? Nous deviendrions opérateurs d'actifs pétroliers majeurs en Algérie dans lesquels nous sommes déjà partenaires", a commenté Patrick Pouyanné, P-DG de Total. Anadarko opère sur des blocs 404a et 208 avec une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El-Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25%. "En 2018, la production de ces champs a été de 320 000 barils équivalent pétrole par jour", a indiqué Total.
Aucun désengagement n'a été enregistré
Dans un entretien à l'APS, le ministre de l'Energie a assuré que les projets en cours dans le domaine de l'énergie continuent de fonctionner normalement suivant les plans préalablement arrêtés et aucun désengagement des partenaires n'a été enregistré depuis le début de l'année 2019. "Nous n'ignorons pas une certaine inquiétude de la part des investisseurs présents en Algérie de par la situation politique, néanmoins, nous pouvons rassurer tout le monde, les données chiffrées sur les investissements dans le secteur des hydrocarbures durant la dernière décennie sont parlantes, avec une moyenne annuelle de plus de 12 milliards de dollars", a-t-il indiqué. M. Arkab fait état d'un investissement de "plus de 58 milliards de dollars, à l'horizon 2023 pour le développement de l'activité hydrocarbures". Le ministre affirme que l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures a été finalisé et a été remis aux différents départements ministériels pour d'éventuels enrichissements. "Nous pouvons dire que sur le plan technique, le projet de la nouvelle loi est finalisé et qu'il ne reste qu'à le soumettre aux instances compétentes pour examen et approbation", a expliqué M. Arkab, sans donner d'échéance précise. La nouvelle loi ambitionne, entre autres, de faire face au "ralentissement enregistré dans la conclusion de nouveaux contrats de recherche et d'exploitation dans le cadre du partenariat".
Le ministre a, dans ce sens, rappelé les "modestes" résultats enregistrés lors des derniers appels d'offres lancés par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). "Notre objectif est donc de restaurer l'attractivité de notre domaine minier, d'augmenter la production et d'attirer des investissements directs étrangers dans le secteur des hydrocarbures", a expliqué M. Arkab, précisant que la règle 51/49 sera maintenue dans la nouvelle loi.
Le ministre a tenu, par ailleurs, à démentir "formellement" les rumeurs concernant "l'approvisionnement gratuit" de la France en gaz algérien.
Meziane Rabhi


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