Les cassandre qui, de nouveau, vont empoigner, comme de coutume, les trompettes de l'alarmisme, auront bien des difficultés à soutenir le contraire. Aucun signe n'indique que le pays va connaître, dans les prochaines semaines, des perturbations inhabituelles ou ployer sous le poids des difficultés. A l'approche d'une élection cruciale, les enjeux politiques surpassent en intérêt et en intensité ceux liés à la vie socio-économique. Dans les secteurs où se niche habituellement la grogne sociale, nul ne paraît vraiment impatient de reprendre la contestation. Dans les universités, les hôpitaux ou les institutions de l'éducation nationale où naguère une grève succédait à une autre, les syndicalistes, prêts à dégainer, ne brandissent plus les habituelles menaces de « grève illimitée ». En raison des augmentations des salaires pour beaucoup de catégories de personnel, la contestation a perdu de sa vigueur. Dans les campus universitaires, les arrêts de travail sont désormais le fait d'étudiants, dans la plupart des cas, insatisfaits des conditions de vie et d'études. Il reste la colère des contractuels, paramédicaux mais l'ampleur de leur mouvement n'est en rien comparable aux grandes actions qui avaient marqué la scène sociale. Beaucoup de chômeurs, plutôt que de battre le pavé, songent à s'en sortir par un moyen ou un autre. Même au Sud, les chômeurs, qui avaient voulu donner une dimension nationale à leurs actions, semblent marquer le pas. Le gouvernement, qui prépare la prochaine tripartite en n'intégrant pas le dossier de revalorisation des salaires, avance à découvert, sans craindre la surenchère. Il s'attellera davantage à relancer l'appareil de production notamment l'industrie et le soutien à la production nationale. Ces dernières années, la revalorisation salariale, la relance du secteur de l'habitat, qui a conduit à la quasi-disparition des bidonvilles qui amochaient tant de villes, ont apaisé un front social agité. La signature de conventions collectives dans divers secteurs (poste, presse publique, ports...) a atténué la pression sociale. Avec le recul de la menace terroriste qui, longtemps, avait bridé la revendication sociale, les travailleurs ont, durant cette dernière décennie, crié leur désir de voir s'améliorer leurs revenus et leurs statuts. Il serait erroné de dire ou de croire que l'Algérien vit dans la béatitude et nage dans le bonheur. Mais pour beaucoup de citoyens, l'amélioration de leur niveau de vie est réelle et palpable. L'accès à la propriété immobilière, l'augmentation de la consommation sont des indices de cette conjoncture. Nul ne peut contester ou prétendre que les aides au logement rural, les crédits Ansej, les formules de solidarité...n'aient pas eu l'effet d'un puissant sédatif sur un corps social qui, longtemps, tressautait de multiples fièvres.
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Posté Le : 27/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H Rachid
Source : www.horizons-dz.com